Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 292e jour de l'invasion russe

Volodymy Zelensky, le président ukrainien s'est exprimé en visio-conférence lors du sommet du G7 ce lundi.
Volodymy Zelensky, le président ukrainien s'est exprimé en visio-conférence lors du sommet du G7 ce lundi. © SERGEI SUPINSKY / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Au 292e jour de la guerre, les membres du G7 ont annoncé mettre en place une "plateforme" chargée "de coordonner l'aide financière" à l'Ukraine. Du côté de la France, le ministère des Affaires étrangères a annoncé qu'un ressortissant blessé, parti combattre aux côtés des soldats ukrainiens contre la Russie, était en attente de rapatriement.
L'ESSENTIEL

Les dirigeants du G7, réunis lundi en sommet virtuel, ont décidé la mise en place d'une "plateforme" chargée de "coordonner l'aide financière" à l'Ukraine, a annoncé le chancelier allemand Olaf Scholz. "L'objectif est de construire rapidement cette plateforme avec la participation de l'Ukraine, des institutions financières internationales et d'autres partenaires", a expliqué, lors d'une conférence de presse à Berlin, le dirigeant allemand, comparant la reconstruction de l'Ukraine au plan Marshall mis en place par les Etats-Unis pour reconstruire l'Europe après la Seconde guerre mondiale.

Les dirigeants du G7 - Etats-Unis, Allemagne, Canada, France, Grande-Bretagne, Japon et Italie - se sont entretenus lundi en visio-conférence au sujet de l'Ukraine. Une nouvelle conférence de soutien à l'Ukraine, sur l'aide d'urgence et la reconstruction du pays à long terme, se tiendra mardi à Paris.

"Nous sommes convaincus que c'est notre unité, notre détermination, qui ont isolé le président russe (Vladimir Poutine) et nous demandons à nouveau à Vladimir Poutine d'arrêter les tueries insensées en Ukraine et de retirer ses troupes", a déclaré M. Scholz, dont le pays présidait cette année le G7.

Les principales informations à retenir :

- Les membres du G7 ont décidé de mettre en place une "plateforme" pour "coordonner l'aide financière" à l'Ukraine

- Un Français parti combattre en Ukraine, est en attente de rapatriement

- Au moins deux morts dans la région de Kherson après des bombardements russes

Zelensky propose au G7 un "sommet de la paix mondial" sur l'Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a proposé lundi aux pays du G7 un "sommet de la paix mondiale" sur l'Ukraine, après près de dix mois d'invasion russe de son pays. "Je propose de convoquer un sommet spécial - le sommet sur la paix mondiale - pour décider comment et quand nous pouvons mettre en œuvre les points de la formule de paix ukrainienne", a annoncé Volodymyr Zelensky dans un discours en visioconférence, appelant la Russie à "retirer ses troupes d'Ukraine" avant Noël pour "assurer une cessation durable des hostilités".

Face à ses alliés occidentaux, le dirigeant ukrainien a une nouvelle fois déploré l'avantage militaire de la Russie "en matière d'artillerie et de missiles". "C'est un fait", a-t-il martelé, pour appuyer sa demande. Depuis plusieurs mois, les Occidentaux livrent abondamment à Kiev des armes en tous genres, dont les très précis lance-roquettes Himars américains ou encore les canons Caesar français. 

Outre des armes, le président ukrainien a réclamé aux Occidentaux plus de gaz, l'Ukraine faisant face à d'importantes difficultés au plan énergétique à la suite de frappes russes d'ampleur sur l'ensemble de son réseau depuis début octobre. Selon Kiev, 40% des installations nationales essentielles sont aujourd'hui endommagées. De quoi forcer des millions d'Ukrainiens à vivre quotidiennement dans le noir et dans le froid, entre coupures de courant répétées et absence de chauffage. Le chef d'État a chiffré les besoins de son pays en gaz à "environ deux milliards de mètres cubes". 

Un Français blessé au combat en attente de rapatriement

Un Français parti combattre aux côtés des soldats ukrainiens contre la Russie a sauté sur une mine fin novembre dans le Donbass (Est) et attend désormais son rapatriement, organisé par le Quai d'Orsay, a appris l'AFP auprès de l'intéressé et du ministère des Affaires étrangères.

"J'ai été blessé le 27 novembre dans une forêt, alors que notre bataillon commençait à entrer dans la région de Lougansk, au nord-est de Svatove", dans l'est de l'Ukraine, où les combats font rage contre les forces russes, a dit à l'AFP par téléphone Maxime Bronchain, 32 ans, actuellement pris en charge dans un hôpital militaire de la capitale.

"J'ai sauté sur un mine, je suis gravement blessé au pied gauche. Un Américain qui était avec moi a sauté sur une mine puis une deuxième en venant m'aider. Il est mort pendant son évacuation", détaille le Français, qui faisait partie d'une unité de reconnaissance d'une vingtaine de combattants étrangers, "dont 5 Français", au sein de la Légion internationale.

Il a subi 5 opérations depuis sa blessure, et a refusé l'amputation mais craint désormais de perdre son pied. En contact avec l'ambassade de France en Ukraine, il attend aujourd'hui d'être rapatrié vers la France. "Il y a de forts risques infectieux, et les Ukrainiens sont en pénurie de morphine", s'inquiète son frère Florent, contacté par l'AFP.

Au moins deux morts dans des bombardements russes "massifs" à Kherson

Au moins deux personnes ont été tuées et cinq autres blessées lundi dans des bombardements russes "massifs" sur Kherson, grande ville du sud de l'Ukraine reprise par Kiev il y a un mois, a indiqué le gouverneur régional. Selon Iaroslav Ianouchevytch, les troupes russes ont frappé un quartier du centre-est de Kherson. "Actuellement, il y a deux tués et cinq blessés", a-t-il écrit sur Telegram.

Des ambulances se dirigeaient vers un autre quartier, également touché par les bombardements et où le nombre de victimes n'était pas connu dans l'immédiat, a-t-il ajouté. Les forces russes ont occupé la ville de Kherson qui comptait alors presque 300.000 habitants et la quasi-totalité de la région éponyme peu après le début de leur invasion de l'Ukraine lancée fin février.

La ville de Kherson a été reprise en novembre par les forces ukrainiennes lors d'une contre-offensive, qui a entraîné le retrait des forces russes passées sur la rive gauche du fleuve Dniepr. Avant leur retraite en novembre, les forces russes ont détruit les infrastructures des services publics de base de la ville et ont depuis bombardé à plusieurs reprises Kherson, selon les autorités locales.