Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 284e jour de l'invasion russe

Aucune "solution diplomatique" n'existe pour le moment, assure une ancienne responsable de l'ONG "Memorial"
Aucune "solution diplomatique" n'existe pour le moment, assure une ancienne responsable de l'ONG "Memorial" © Mustafa Ciftci / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP
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Europe 1 avec AfP , modifié à
Au 284e jour de la guerre en Ukraine, la fondatrice de l'ONG russe de défense des droits de l'homme "Memorial" et dissoute par les autorités russes, estime qu'il n'y a aucune "solution diplomatique" à la guerre en Ukraine. De son côté, Kiev annonce que plus de 500 localités sont encore privées d'électricité.
L'ESSENTIEL

Il n'y actuellement "pas de solution diplomatique" à la guerre en Ukraine, a estimé dimanche Irina Chtcherbakova, qui a co-fondé l'ONG russe de défense des droits de l'homme Memorial, dissoute par les autorités et lauréate du prix Nobel de la Paix 2022. "Je suis absolument convaincue qu'il n'y a pas de solution diplomatique avec le régime de Poutine, tant qu'il est encore là", a déclaré à Hambourg Irina Chtcherbakova, qui a quitté la Russie après l'invasion de l'Ukraine par les forces russes et réside actuellement en Allemagne.

"La solution qui se présente maintenant est une solution militaire", même si ultérieurement, la diplomatie peut jouer un rôle pour la résolution du conflit, a estimé Mme Chtcherbakova, qui a reçu à Hambourg le prix Marion Doenhoff pour ses années de militantisme en Russie au service de la cause des droits de l'homme.

 

Les informations à retenir :

  • Pour une fondatrice de l'ONG russe "Mémorial", il n'y a pas de "solution diplomatique" à la guerre en Ukraine
  • La Russie annonce qu'elle "n'acceptera pas" le plafonnement du prix de son pétrole
  • Près de 500 localités sont toujous privées d'électricité en Ukraine

"Mais ces décisions, cette diplomatie ne pourront intervenir que lorsque l'Ukraine estimera avoir gagné la guerre et pouvoir y mettre fin", a-t-elle estimé. Selon la militante russe, des appels prématurés à la paix sont "puérils". "Rien ne sera jamais plus comme avant", a-t-elle relevé.

Plus de 500 localités toujours sans électricité en Ukraine

Plus de 500 localités ukrainiennes se trouvaient dimanche toujours sans électricité, à la suite de frappes russes ces dernières semaines qui ont largement endommagé le réseau électrique national, a indiqué un représentant du ministère de l'Intérieur. "L'ennemi continue d'attaquer les infrastructures essentielles du pays. Actuellement, 507 localités dans huit régions de notre pays sont coupées de l'alimentation électrique", a déclaré à la télévision ukrainienne Yevgueniï Yénine, premier vice-ministre de l'Intérieur.

Dans le détail, "la région de Kharkiv est la plus touchée, où 112 villages sont isolés; dans les régions de Donetsk et de Kherson: plus de 90; la région de Mykolaïv: 82; la région de Zaporijjia: 76; la région de Lougansk: 43", a-t-il précisé. Samedi, les autorités ukrainiennes avaient de nouveau exhorté les civils à tenir bon malgré des conditions de vie qui se détériorent.

"Il faut tenir", avait lancé à la télévision le gouverneur de la région de Mykolaïv (Sud), Vitaliï Kim, alors que, plusieurs fois par jour, les coupures de courant plongent des millions d'Ukrainiens dans le noir, sans compter le froid qui s'installe dans les foyers, les températures étant négatives depuis plusieurs jours.

Plafonnement du prix du pétrole russe : insuffisant pour Kiev, rejeté par Moscou

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jugé insuffisant samedi le plafonnement du prix de baril de pétrole russe à 60 dollars, décidé la veille par les pays de l'UE, du G7 et de l'Australie, estimant qu'il ne s'agissait pas d'une "décision sérieuse", Kiev suggérant un prix deux fois plus bas. La Russie a de son côté affirmé qu'elle "n'accepterait pas" ce plafonnement qui doit être mis en place dans les prochains jours pour limiter les moyens financiers de Moscou dans son invasion de l'Ukraine.

Le cours du baril de pétrole russe (brut de l'Oural) évolue actuellement autour de 65 dollars, soit à peine plus que le plafond européen, impliquant donc un impact limité à court terme.

Dans la matinée, Kiev s'était pourtant satisfait d'un tel mécanisme contraignant, voulant croire tôt ou tard à la "destruction" de l'économie russe sous le poids des sanctions internationales. "Il aurait fallu abaisser (le prix plafond) à 30 dollars pour détruire (l'économie russe) encore plus rapidement", avait toutefois précisé le chef de cabinet de la présidence ukrainienne, Andriï Iermak. Mais en soirée, le président Zelensky a adopté un position nettement plus critique envers les Occidentaux.