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Nicolas Tonev (envoyé spécial à Kiev), édité par Solène Leroux , modifié à
Deux jours que la ville d'Irpin a été reprise par les forces ukrainiennes. Pourtant, depuis, les Russes continuent de bombarder depuis les forêts aux alentours. Un soldat ukrainien l'affirme : "Ils ne savent pas quoi faire, ni comment." Pour lui, c'est le signe qu'ils "essayent de trouver des issues dans différentes directions, mais n'ont nulle part où aller".
REPORTAGE

Moscou souffle le chaud et le froid en Ukraine. Les bombardements se poursuivent et se sont même intensifiés mercredi dans le nord du pays. Dans le même temps, les forces russes se retirent progressivement de la centrale de Tchernobyl. Au nord-ouest de Kiev, la ville d'Irpin a été reprise par l'armée ukrainienne il y a deux jours, mais les Russes continuent de bombarder depuis les forêts avoisinantes. "Un bon combat, c'est lorsque les deux adversaires avancent et reculent, et se vantent de leur réussite", affirme un soldat au micro de Nicolas Tonev, envoyé spécial d'Europe 1.

Les Russes utilisent tout, de la kalachnikov à l'artillerie lourde

Lors d'une minute de répit sous le pont détruit d'Irpin, un chef des forces spéciales ramène du front une bonne nouvelle. "On a repris la ville de Stoyanka Dva, c'est officiel", se réjouit-il au micro d'Europe 1. "Elle est nettoyée, elle est aux forces ukrainiennes." Une avancée de plus, pour affaiblir les Russes vers l'ouest. 

Une situation qui se résume en un son : les bombardements se font entendre de loin. "Depuis ce matin, ça balance comme ça", assure un Ukrainien. "Les Russes utilisent tout ce qu'ils ont, de la kalachnikov à l'artillerie lourde. Ils ne savent pas quoi faire, ni comment. Ils essayent de trouver des issues dans différentes directions, mais n'ont nulle part où aller. Et dans la panique, ils arrosent."

Sous le pont brisé, "on ne s'entend plus parler"

Les déflagrations se succèdent à un rythme infernal. L'un des commandants d'unités résume à sa façon. "Aujourd'hui, ce qui se passe dans cette région autour d'Irpin relève du casino. On joue avec les Noirs ou on joue avec les Blancs", résume-t-il. "Dans une telle situation, tu ne peux pas deviner où le sort ira. Et ici, tu ne maîtrises rien. Mais une chose est certaine, il n'y aura pas d'entre-deux."

C'est peu dire. Alors que sous le pont brisé d'Irpin, on ne s'entend plus parler, les plus rageurs promettent de poursuivre l'ennemi jusqu'à sa capitale.