Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 178e jour de l'invasion russe

La guerre en Ukraine se poursuit avec un bombardement russe ce samedi à proximité d'une centrale nucléaire. (Illustration).
La guerre en Ukraine se poursuit avec un bombardement russe ce samedi à proximité d'une centrale nucléaire. (Illustration). © SERGEI CHUZAVKOV / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
12 personnes ont été blessées ce samedi dans un bombardement russe à Voznesensk dans le sud de l'Ukraine, à proximité d'une centrale nucléaire. Deux enfants se trouveraient dans un état grave. Un peu plus tôt dans la journée, l'état-major de la Flotte russe en Crimée a été attaqué par un drone. 
L'ESSENTIEL

Au 178e jour de l'invasion russe en Ukraine, 12 personnes ont été blessées dans un bombardement russe à Voznesensk dans le sud de l'Ukraine. Dans le même temps ou presque, un drone visait l'état-major de la Flotte russe à Sébastopol en Crimée. De son côté, Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU appelait à ne pas entraver l'exportation des engrais et produits agricoles russes afin de pallier une éventuelle crise alimentaire. Europe 1 fait le point sur la situation.

Les informations à retenir

  • 12 Ukrainiens ont été blessés par un bombardement russe à proximité d'une centrale nucléaire
  • L'état-major de la Flotte russe a été visée par un drone en Crimée
  • Antonio Guterres appelle à ne pas entraver l'exportation des produits agricoles russes

12 blessés dans un bombardement russe près d'une centrale nucléaire

12 Ukrainiens ont été blessés samedi dans un bombardement russe à Voznesensk, ville située non loin d'une centrale nucléaire dans le sud du pays, ont indiqué les autorités ukrainiennes, qui accusent Moscou de "terrorisme nucléaire". "Selon des informations préliminaires, 12 personnes dont trois enfants ont été blessées. Deux enfants sont dans un état grave" après cette attaque dans la région de Mykolaïv, a indiqué le parquet sur la messagerie Telegram.

Plus tôt dans la journée, le gouverneur régional Vitaly Kim a fait état, sur le même réseau, de neuf blessés, dont quatre enfants âgés de trois à 17 ans et se trouvant, selon lui, "tous dans un état grave". Voznesensk se trouve à une vingtaine de kilomètres à vol d'oiseau de la centrale nucléaire ukrainienne de Privdennooukraïnsk, deuxième plus puissante en Ukraine, qui compte au total quatre centrales atomiques.

Une frappe russe dans la zone de 30 kilomètres autour de la centrale "est un nouvel acte cynique de terrorisme nucléaire de la Russie", a accusé sur Telegram l'opérateur des centrales nucléaires ukrainiennes Energoatom. "Il n'est pas exclu que ce missile a été tiré dans la direction de la centrale de Pivdennooukraïnsk, que les militaires russes ont déjà tenté de s'emparer début mars", a accusé Energoatom.

La frappe a touché un immeuble résidentiel et plusieurs maisons à Voznesensk, où vivent une trentaine de milliers de personnes, a précisé sur Facebook le service d'Etat pour les situations d'urgence publiant des images d'un bâtiment éventré. La région de Mykolaïv, qui subit régulièrement de violents bombardements russes, est voisine de celle de Kherson, presque entièrement occupée par les troupes russes depuis le lancement fin février par Moscou d'une attaque sur l'Ukraine.

L'état-major de la Flotte russe visé par un drone en Crimée 

Une attaque au drone a visé samedi l'état-major de la Flotte russe de la mer Noire à Sébastopol, sans faire de blessés, a indiqué le gouverneur de cette ville de la péninsule annexée de Crimée, Mikhaïl Razvojaïev. "Le drone a été abattu juste au-dessus de l'état-major de la Flotte, il est tombé sur le toit et a pris feu", a-t-il écrit sur Telegram.

L'incident "n'a pas fait de graves dégâts", ni de blessés, a-t-il précisé en rejetant la responsabilité de l'attaque sur les forces ukrainiennes. Il s'agit de la deuxième attaque au drone contre l'état-major de la Flotte russe de la mer Noire à Sébastopol en moins d'un mois. Le 31 juillet, un drone s'était posé dans la cour de l'état-major de la Flotte, faisant cinq blessés parmi ses employés et provoquant l'annulation de toutes les festivités prévues à l'occasion de la Journée de la Flotte russe célébrée ce jour-là

Antonio Guterres appelle à lever les "entraves" à l'exportation des engrais et produits agricoles russes

Les engrais et produits agricoles russes doivent pouvoir accéder aux marchés mondiaux "sans entrave", au risque d'une crise alimentaire mondiale dès l'an prochain, a affirmé samedi à Istanbul le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

"Il est important que les gouvernements et le secteur privé coopèrent pour les faire parvenir sur le marché", a-t-il déclaré depuis le Centre de coordination conjointe (CCC), qui supervise l'application de l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes signé en juillet par Kiev et Moscou sous l'égide de l'ONU et de la Turquie. Cet accord garantit également à la Russie de pouvoir exporter ses produits agricoles et ses engrais malgré les sanctions occidentales.

"Ce que nous voyons ici à Istanbul et à Odessa (le transport des céréales ukrainiennes, NDLR) n'est que la partie la plus visible de la solution. L'autre partie de cet accord global est l'accès sans entrave aux marchés mondiaux des produits alimentaires et des engrais russes, qui ne sont pas soumis aux sanctions", a affirmé M. Guterres, soulignant qu'en dépit de cela les exportations d'engrais et de produits agricoles russes se heurtaient encore à des "obstacles".

Vladimir Poutine accepte une mission de l'AIEA à la centrale de Zaporijjia 

Vladimir Poutine a accepté vendredi que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) envoie une mission à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, disant craindre que les bombardements ne finissent par provoquer une "catastrophe de grande envergure".

Dans le même temps, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, en visite en Ukraine, a demandé à la Russie de ne pas couper du réseau ukrainien cette centrale que son armée occupe depuis début mars, et qui est devenue la cible ces dernières semaines de frappes dont Moscou et Kiev s'accusent mutuellement.