Gaza: Blinken juge un accord de trêve «possible» et appelle Israël à ne pas lancer d'opération majeure à Rafah

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Le secrétaire d'État américain Antony Blinken estime qu'un accord de trêve entre Israël et le Hamas est toujours "possible". Les États-Unis ont d'ailleurs présenté un projet de résolution aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un "cessez-le-feu immédiat". Il appelle également Israël à ne pas lancer d'opération terrestre à Rafah. 

Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a jugé jeudi au Caire qu'une opération majeure d'Israël à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, serait "une erreur" alors qu'un accord de trêve entre Israël et le Hamas palestinien est "possible".

"Il y a de meilleurs moyens de gérer la menace du Hamas"

"Le fossé se réduit" dans les négociations pour une trêve à Gaza tenues à Doha, où le chef du renseignement israélien rencontrera vendredi le patron de la CIA, et "s'il est difficile de parvenir (à un accord), cela est toujours possible", a affirmé Antony Blinken. "Il y a de meilleurs moyens de gérer la menace du Hamas", a-t-il ajouté, jugeant "inutile" une invasion terrestre de Rafah, à la frontière égyptienne, où s'entassent près d'1,5 million de Palestiniens déplacés de guerre.

 

Antony Blinken a en outre affirmé que les États-Unis avaient présenté un projet de résolution aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un "cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages" à Gaza. Le texte, consulté par l'AFP, souligne "la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de tous côtés, permettre la fourniture de l'aide humanitaire essentielle" et "soutient sans équivoque les efforts diplomatiques internationaux pour parvenir à un tel cessez-le-feu en lien avec la libération des otages encore détenus". Aucun vote n'est pour l'instant programmé sur ce texte.

"Pas plus de victimes civiles"

À ses côtés, son homologue égyptien Sameh Choukri a martelé qu'"il faut un cessez-le-feu et une libération des otages et des prisonniers" après plus de cinq mois de guerre déclenchée le 7 octobre. Ce jour-là, le Hamas a mené une attaque inédite sur le sol israélien qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles israéliennes. D'après ces sources, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 33 seraient mortes.

Israël a juré d'anéantir le Hamas, et lancé une campagne de bombardements aériens intenses, suivie d'une offensive terrestre qui a débuté dans le nord pour progresser afin d'atteindre la pointe sud du territoire : Rafah. Près de 32.000 Palestiniens ont été tués dans le petit territoire depuis de la guerre, selon le Hamas. "Israël ne doit mener aucune opération militaire à Rafah, pour qu'il n'y ait pas plus de victimes civiles et de déplacement", a martelé Sameh Choukri, dont le pays redoute un "déplacement forcé" des Gazaouis vers son sol.

 

Plus tôt dans la journée, l'Égypte, le Qatar, l'Arabie saoudite, la Jordanie et les Émirats arabes unis avaient participé au Caire à une réunion ministérielle sur la guerre à Gaza. Dans un communiqué conjoint, les participants ont appelé à "un cessez-le-feu complet et immédiat" et à "l'ouverture de tous les points de passage entre Israël et la bande de Gaza", où l'aide ne parvient qu'au compte-gouttes.

Outre les ministres des Affaires étrangères de ces cinq pays, a pris part également à la réunion Hussein al-Sheikh, un proche du président palestinien Mahmoud Abbas, dont le pouvoir ne s'exerce que sur des pans de la Cisjordanie occupée, alors que son grand rival du Hamas contrôle la bande de Gaza.