Fuites dans l'armée allemande : un 2e officier ne s'est pas connecté correctement

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avec AFP
Lors de cette réunion sur l'aide militaire à Kiev dont l'enregistrement audio a été publié en Russie, l'inspecteur de l'armée de l'air Ingo Gerhartz n'aurait pas utilisé la connexion requise, selon les premiers résultats des investigations. Les officiers avaient notamment abordé l'hypothèse de la livraison à Kiev de missiles de longue portée Taurus.

Un deuxième participant à une conversation confidentielle entre officiers de haut rang de l'armée allemande ne s'était pas connecté correctement à la vidéoconférence, a indiqué lundi le ministre de la Défense allemand Boris Pistorius. Lors de cette réunion sur l'aide militaire à Kiev dont l'enregistrement audio a été publié en Russie, l'inspecteur de l'armée de l'air Ingo Gerhartz n'aurait pas utilisé la connexion requise, selon les premiers résultats des investigations annoncés suite à une réunion de la commission de Défense du Bundestag.

 

Il n'y aurait cependant pas eu de fuite de données dans son cas, contrairement à un autre participant dont l'utilisation d'une "connexion non autorisée" était déjà connue. Pour tenter d'apaiser les esprits après ce scandale des écoutes de l'armée allemande par la Russie qui a éclaté début mars, l'Allemagne avait pourtant pointé une "erreur individuelle".

Ne pas vouloir "jouer le jeu de Poutine"

Le ministre a indiqué que des enquêtes disciplinaires préliminaires étaient en cours pour savoir ce qui "aurait pu ou non être discuté" lors de l'entretien et quelles erreurs de techniques ont été commises. Il a indiqué vouloir attendre le résultat de ces enquêtes avant de décider s'il y aura "une procédure disciplinaire et, si oui, de quelle nature", tout en rappelant ne pas vouloir "jouer le jeu de Poutine" en "mettant mes meilleurs officiers à la porte, qu'ils aient commis une erreur ou non". 

Boris Pistorius a annoncé que la sensibilisation aux questions de sécurité au sein de la Bundeswehr serait à nouveau renforcée et que les systèmes de protection utilisés seraient éventuellement durcis. Lors de cette conversation interceptée, les officiers avaient notamment abordé l'hypothèse de la livraison à Kiev de missiles de longue portée Taurus, de fabrication allemande. Et ce alors même que le chancelier Olaf Scholz, pressé de toutes parts pour équiper Kiev, a catégoriquement rejeté l'idée de livrer ces puissantes armes de précision d'une portée de 500 km, par crainte d'une escalade du conflit sur le territoire russe.

Alors que le débat sur la livraison de Taurus à l'Ukraine se poursuit depuis des mois, le ministre Pistorius a commenté l'hypothèse d'une livraison de ces missiles au Royaume-Uni, qui pourrait à son tour livrer des armes similaires à l'Ukraine, une hypothèse évoquée ces derniers jours. Le gouvernement allemand ne croit pas que cela ferait "une différence significative", a déclaré M. Pistorius lundi soir.