Les talibans ont ordonné la fermeture des collèges et lycées pour les filles en Afghanistan, quelques heures seulement après leur réouverture 1:26
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Océane Théard
Les talibans ont ordonné, mercredi 23 mars, la fermeture des collèges et lycées pour les filles en Afghanistan, quelques heures seulement après leur réouverture. Europe 1 a contacté des jeunes Afghanes, contraintes de rebrousser chemin après être arrivées devant leur collège ou leur lycée. Tristes et en colère, elles partagent leur frustration. 

Les talibans sont revenus sur leur décision. Ils ont ordonné la fermeture des collèges et lycées pour les filles en Afghanistan, quelques heures seulement après leur réouverture. "Oui c'est vrai", a déclaré sans autre commentaire Inamullah Samangani, porte-parole des talibans, à l'Agence France-Presse, en confirmant des informations selon lesquelles les filles avaient été priées de retourner chez elles.

"On était tellement triste"

Pour Ela, 18 ans, ce retour au lycée était une bouffée d'air. Cela faisait dix mois que la jeune fille attendait de retrouver ses camarades, ses professeurs, d'ouvrir enfin ses livres. Une éternité pour elle. Mais quelques minutes après avoir franchi les portes de sa classe, ses espoirs se brisent. "Le principal et notre professeur sont rentrés dans la classe. Ils nous ont dit de rentrer chez nous. On était tellement triste. Ils ne savaient pas quoi faire. Et puis, on est rentré avec mes camarades", confie-t-elle au micro d'Europe 1. 

"Je rêve que la paix revienne"

Des élèves hébétées, déçues de voir les portes de leur école se refermer si vite. Sans éducation, ce sont aussi les rêves de futur de ces jeunes Afghanes qui s'envolent, comme ceux de cette petite fille de 12 ans. "J'ai beaucoup de rêves que j'ai envie de réaliser", explique-t-elle sur Europe 1. "J'ai envie de devenir un médecin dans le futur parce que j'ai envie de soigner les malades en Afghanistan. Je rêve que la paix revienne et que je puisse retourner à l'école". 

Pour l'instant, aucune raison n'est avancée par les islamistes au pouvoir pour expliquer cette fermeture si soudaine. D'après une agence de presse gouvernementale, une réouverture se fera si les vêtements des filles correspondent à la charia et aux coutumes afghanes. L'ONU a fait part de sa déception et de sa profonde frustration.