EXCLUSIF - Bachar al-Assad : "La France est directement responsable des tueries" en Syrie

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T.M. , modifié à
Le président syrien, interviewé par Europe 1 et TF1, dénonce la politique extérieure de la France, qui selon lui, "depuis le premier jour, a consisté à soutenir les terroristes en Syrie".
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La France doit-elle reprendre le dialogue avec le gouvernement syrien ? Le débat divise les candidats à l’élection présidentielle française. "Ce qui est important, ce ne sont pas nos relations diplomatiques. Il s'agit essentiellement et en premier lieu de la ligne politique de la France", assure de son côté Bachar al-Assad, que Fabien Namias et Michel Scott, les journalistes d'Europe 1 et de TF1, ont rencontré mardi en Syrie. "La politique de la France, depuis le premier jour, a consisté à soutenir les terroristes en Syrie, et est directement responsable des tueries dans notre pays", dénonce-t-il.

"Ils s’accusent eux-mêmes". "Ce sont eux qui le disent. Je ne les accuse pas", glisse encore le président syrien. "Hollande a même récemment déclaré que cela avait été une erreur de ne pas avoir déclenché la guerre en 2013. Ce sont eux (les responsables français, ndlr) qui ont dit qu'ils envoyaient de l’armement à ce qu’ils appellent des groupes ‘modérés’, et qui sont en fait des terroristes", lance-t-il. "Ils s’accusent eux-mêmes".

Entendu sur europe1 :
Hollande ? Je ne me soucie aucunement de lui et de ses 11% de popularité 

"Je ne me soucie aucunement" de François Hollande. Bachar al-Assad égratigne au passage le chef de l’État français : "Je ne l’ai jamais rencontré, pour être franc je ne me soucie aucunement de lui et de ses 11% de popularité (21% en réalité, selon le dernier baromètre Odoxa pour L'Express, ndlr), ce qui, je pense, s’appelle toucher le fond comme jamais aucun de ses prédécesseurs dans l’histoire de France. En fait, il s’agit avant tout d’une affaire entre moi et les terroristes, et entre moi et quiconque soutient les terroristes", souligne-t-il face à Fabien Namias et Michel Scott. 

"Nous suivons la campagne dans les grandes lignes". Le président syrien confie également suivre la campagne présidentielle française en cours "dans les grandes lignes, pas dans les détails". "En fait nous ne misons pas sur les élections dans les pays occidentaux, pour la simple raison que nous ne prenons pas les dirigeants occidentaux au mot quand ils font campagne. Ce qu'ils disent c'est pour gagner les électeurs, et non dans l'intérêt de leur pays".

Aucun contact avec les candidats, assure-t-il. En janvier dernier, dans une interview à FranceInfo, Bachar al-Assad avait pourtant évoqué la campagne électorale, et notamment le projet de François Fillon : "Ce qu’il dit jusqu'à présent, s'il le fait, ce serait très bien", avait-il lâché. "Évidemment, on préfère quelqu’un qui n’est pas un fauteur de guerre. C'est ce que nous préférons, mais je ne parie pas sur le discours des uns et des autres", reprend-il aujourd’hui. Et d’assurer n’avoir "établi de contact avec aucun" des candidats en lice.

> Retrouvez l'interview de Bachar al-Assad en vidéo et en intégralité : 


L'interview intégrale de Bachar al-Assadpar Europe1fr