États-Unis : un manifestant blessé par balle après de nouvelles violences à Charlotte

Charlotte, Etats-Unis, violences policières, manifestations crédit : NICHOLAS KAMM / AFP - 1280
Un manifestant se trouve dans un "état critique" mais n'est pas "mort" © NICHOLAS KAMM / AFP
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avec AFP , modifié à
Pour la deuxième nuit consécutive, la ville de Charlotte, en Caroline du Nord, s'est enflammée, faisant un blessé grave parmi les manifestants.

Un manifestant a été blessé par balle lors de violences "entre civils" dans la ville américaine de Charlotte dans la nuit de mercredi à jeudi, au deuxième soir de protestations organisées après la mort d'un homme noir, abattu par un policier. Mais la manifestation d'abord pacifique a dégénéré et 16 membres des forces de l'ordre ont été blessés, selon la police, ainsi qu'un nombre indéterminé de manifestants selon la presse locale.

Un manifestant dans un état critique. "Le tir fatal [à un manifestant] est survenu lors d'une confrontation entre civils", avait d'abord annoncé la municipalité de cette ville du Sud-Est des Etats-Unis sur son compte Twitter, ajoutant que la police "n'a pas ouvert le feu". La maire de la ville Jennifer Roberts a elle-même assuré sur CNN que le tireur "n'est pas un policier". Quelques minutes plus tard, la mairie a indiqué que la victime n'était pas morte mais se trouvait dans un "état critique".

Un rassemblement au départ pacifiste. Tout avait commencé en début de soirée quand un nouveau rassemblement pacifique, organisé contre les abus policiers, s'est rapidement tendu. Les quelques centaines de manifestants ont commencé par briser des vitres et lancer des projectiles contre les forces de l'ordre. Ces dernières ont alors utilisé du gaz lacrymogène pour disperser la foule, selon un journaliste de l'AFP présent sur place. Les manifestants sont convaincus que Keith Lamont Scott, un homme noir de 43 ans, a été victime mardi d'une bavure flagrante. Selon la police, Keith Lamont Scott a été mortellement blessé par balle alors qu'il refusait de lâcher son arme de poing. Ses proches affirment au contraire qu'il n'avait qu'un livre en main.

Un contexte tendu entre la communauté noire-américaine et la police. Sur les lieux du drame se sont rassemblés mercredi des responsables religieux, des militants associatifs et des voisins. L'arme "est un mensonge", assurait Taheshia Williams, une résidente du quartier, dont la fille étudie dans la même école que l'un des enfants de Scott. "Ils ont enlevé le livre et l'ont remplacé par une arme. Cet homme était assis ici tous les jours, à attendre que son fils descende de l'autobus", ajoutait-elle. La mort de Keith Lamont Scott, dans un contexte de récents faits similaires dans d'autres villes américaines, a poussé des habitants à protester mardi.

Plusieurs enquêtes en cours sur les violences policières. La maire de Charlotte, Jennifer Roberts, a appelé les habitants de la ville au calme et promis "une enquête complète". Les tensions raciales ont été ravivées aux Etats-Unis depuis deux ans par une succession de bavures et violences policières, souvent envers des hommes noirs non armés. Encore cette semaine, la justice a ouvert une enquête après qu'un Noir non armé a été abattu par une policière blanche dans l'Oklahoma, dans le sud du pays, sous l'oeil des caméras de police.

De Barack Obama à Donald Trump. Barack Obama a appelé mercredi les maires de Charlotte et de Tulsa. "Tant le président que les deux maires ont répété que les manifestations devaient être pacifiques et que les forces de police locales devaient trouver le moyen de les gérer de manière calme et productive", a rapporté un porte-parole de la Maison-Blanche. "Nous avons deux noms supplémentaires à ajouter à la longue liste d'Afro-Américains tués par des policiers. C'est insupportable et cela doit devenir intolérable", a déclaré depuis la Floride la démocrate Hillary Clinton. Ces violences sont "dramatiques", a tweeté de son côté le candidat républicain à la présidentielle Donald Trump, promettant de "faire à nouveau de l'Amérique un pays sûr".