En Norvège, la brigade de l'armée française spécialisée dans les risques chimiques s'entraîne

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Caroline Baudry (envoyé spécial à Elverum), édité par Solène Leroux , modifié à
Alors que les Occidentaux jugeant "très crédible" une attaque ou un incident chimique ou nucléaire provoqué par les bombardements russes, le régiment de défense nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique de l'armée française s'entraîne actuellement en Norvège.

L'Otan a annoncé qu'elle allait fournir à l'Ukraine des équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires. Les Occidentaux jugeant "très crédible" une attaque ou un incident chimique ou nucléaire provoqué par les bombardements russes. Placé en alerte, le régiment de défense nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique (NRBC) de l'armée de terre française s'entraîne actuellement en Norvège.

L'opération "Cold Response" s'y déroule, et 30.000 hommes des pays alliés sont mobilisés. Une simulation de guerre symétrique à haute intensité dans des conditions "grand froid", prévue et organisée bien avant l’invasion russe en Ukraine. Notre envoyée spéciale en Norvège s'est rendue en immersion dans un exercice d'attaque chimique sur le front.

Fausses convulsions, mais vrai matériel médical 

Les casques militaires et sacs à dos tombent dans la neige. Les soldats se délestent, direction les tentes de décontamination. Les Dragons les attendent, masques noirs et combinaison filtrantes intégrales sur ordre du capitaine Jacques, qui dirige l'opération. "Là il y a plusieurs étapes", explique-t-il au micro d'Europe 1. "La première, on applique de la terre de Foulon sur la tenue, ce qui permet d'enlever le plus gros de la contamination.

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© CAROLINE BAUDRY / EUROPE 1

"La deuxième", poursuit-il. "C'est celle de l'enregistrement : nom, prénom, grade. Ensuite, on va entamer ce qu'on appelle le protocole de déshabillage. L'objectif est de décontaminer 40 soldats équipés, à l'heure."

C'est moins quand les soldats sont blessés. Une fois l'urgence vitale écartée, les Dragons découpent soigneusement les vêtements aux ciseaux autour des plaies, qu'il faut aussi décontaminer. Faux sang, fausses convulsions, mais vrai matériel médical dans la salle de soin : l'exercice est millimétré.

Guerre fictive très proche d'un potentiel déploiement de l'Otan

"Au moment où j'ai un soldat ou un véhicule qui quitte mon site, il n'y a absolument plus aucun doute sur le fait qu'il est parfaitement apte à reprendre le combat et qu'il a été entièrement décontaminé", assure le capitaine. "Ce site de décontamination est capable de prendre en compte la menace nucléaire et radiologique."

À une heure de route de ce grand parking, dans les tentes du sommet de la hiérarchie des forces françaises de l'Otan, un général l'assure : la guerre fictive menée en Norvège est très proche de ce qu'il pourrait se passer lors d'un déploiement de l'alliance militaire.