Micronésie : deux ans après, les touristes peuvent à nouveau nager avec les méduses

Les touristes peuvent de nouveau nager avec les méduses du lac Ongeim'l Tketau, sur l'île de Mechechar (photo d'illustration)
Les touristes peuvent de nouveau nager avec les méduses du lac Ongeim'l Tketau, sur l'île de Mechechar (photo d'illustration) © AFP
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avec AFP , modifié à
À la suite d'une chute drastique des populations de méduses orangées, l'accès au lac de Micronésie où elles vivent avait été restreint. Deux ans plus tard, les touristes peuvent de nouveau nager avec elles. 

Les touristes qui visitent les Palaos, îles paradisiaques de Micronésie, peuvent à nouveau nager au milieu des méduses après deux ans de privation de cette féérie aquatique motivée par l'effondrement des populations.

Des populations de méduses pratiquement éteintes. La baignade dans le Lac aux Méduses Ongeim'l Tketau, sur l'île de Mechechar, est l'une des principales attractions touristiques de l'archipel de 20.000 habitants. Mais en 2016, les populations de ces méduses orangées inoffensives, dont le nombre a pu grimper à 20 millions, se sont effondrées jusqu'à quasiment disparaître du fait du phénomène climatique El Nino qui provoque des hausses des températures de l'océan Pacifique.

100 dollars pour accéder au lac. Le président des Palaos Tommy Remenegsau avait appelé à la fermeture du lac. S'il n'a jamais été fermé officiellement par l'État de Koror, propriétaire du site, l'interdiction est de fait entrée en vigueur car les tours opérateurs ont préféré s'abstenir d'y conduire les touristes plutôt que de leur facturer 100 dollars (soit plus de 87 euros) pour ne rien voir.

Les méduses, une manne touristique. Les autorités des Palaos estiment aujourd'hui que les méduses ont récupéré un "niveau suffisant pour offrir aux visiteurs une expérience de qualité", et les gens sont de nouveau les bienvenus sur le site. "Les méduses reviennent, les touristes aussi", dit Dora Benhart, porte-parole des services de protection de l'environnement de l'État de Koror.

D'après les autorités, une bonne partie des touristes qui se rendent dans l'archipel du Pacifique Ouest sont motivés par les méduses, dont la piqûre est indétectable. Selon Ngirai Tmetuchl, président de l'Autorité des visiteurs, la fermeture du lac est l'une des causes de la chute du nombre de visiteurs, passé de 160.000 en 2015 à 108.000 l'année dernière.

Des populations encore fragiles. Sharon Patris, biologiste de la Fondation de recherches sur les récifs coralliens, qui mène les études sur le lac, a prévenu cependant qu'il faudrait du temps pour que les méduses retrouvent leurs "niveaux normaux", soit cinq à huit millions d'individus. En 1998, le lac avait subi un épisode similaire de déclin en raison d'un épisode El Nino. Le Parlement de l'État de Koror est en train d'étudier l'opportunité de porter de 100 à 150 dollars le tarif des visites.

Un archipel à la pointe de la protection de l'environnement marin. Les Palaos se veulent pionniers en matière de protection marine. À compter de janvier 2020, l'usage des crèmes solaires considérées comme toxiques pour les récifs coralliens sera interdit. Cela concerne les produits contenant de l'oxybenzone, de l'octocrylene et des parabènes, soit ceux de la plupart des grandes marques.

L'archipel avait créé en 2009 le premier sanctuaire pour requins au monde, ce qui eut pour conséquence d'interdire leur pêche dans toute sa zone économique exclusive (ZEE), soit 630.000 kilomètres carrés. Depuis décembre 2017, les touristes sont contraints par les autorités de l'archipel de s'engager à respecter l'environnement et de prêter serment.