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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 225e jour de l'invasion russe

Europe 1 avec AFP . 9 min
Trois nouveaux villages ont été repris par les forces de Kiev à l'armée russe dans la région de Kherson.
Trois nouveaux villages ont été repris par les forces de Kiev à l'armée russe dans la région de Kherson. © ANATOLII STEPANOV / AFP

L'Ukraine a indiqué jeudi avoir repris en moins d'une semaine 500 km2 de territoires occupés par la Russie, dans le sud de l'Ukraine, a indiqué le porte-parole du commandement militaire dans le Sud. Europe 1 fait le point sur la situation au 225e jour de l'invasion russe.

L'Ukraine a indiqué jeudi avoir repris en moins d'une semaine 500 km2 de territoires occupés par la Russie dans le Sud du pays, les troupes russes subissant une contre-offensive ukrainienne. "Les forces armées de l'Ukraine ont libéré 500 km2 de la région de Kherson depuis le début du mois d'octobre", a indiqué la porte-parole du commandement militaire dans le Sud, Natalia Goumeniouk, chiffrant pour la première fois les avancées ukrainiennes.

Les informations à retenir :

  • L'Ukraine a repris 500 km2 dans la région de Kherson en moins d'une semaine
  • L'Ukraine est candidate à l'organisation du Mondial 2030 de football avec l'Espagne et le Portugal
  • Des frappes sur Zaporijjia font un mort et sept blessés
  • L'Union européenne a imposé de nouvelles sanctions commerciale à la Russie après les annexions
  • La "Communauté politique européenne" a été créée à Prague

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait annoncé mercredi que trois nouveaux villages avaient été repris par les forces de Kiev à l'armée russe dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine où les troupes de Moscou sont en difficulté. "Novovoskressenské, Novogrygorivka et Petropavlivka dans la région de Kherson ont été libérés au cours des dernières 24 heures", a indiqué Volodymyr Zelensky dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, assurant que la contre-offensive ukrainienne "se poursuit".

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Un mort et sept blessés dans des frappes à Zaporijjia

Au moins une personne a été tuée et sept autres blessées à la suite de bombardements sur la ville de Zaporijjia, dans le sud-est de l'Ukraine, ont déclaré les autorités locales, en accusant la Russie. Zaporijjia, contrôlée par les Ukrainiens, est située dans la région du même nom, dont Moscou a revendiqué l'annexion , bien qu'elle n'en ait pas le contrôle total.

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Elle se trouve à une soixantaine de kilomètres au nord-est de la centrale nucléaire de Zaporijjia, que les Russes occupent militairement depuis début mars, et que Moscou et Kiev s'accusent mutuellement de bombarder depuis des mois. Dans la ville, les frappes de jeudi ont éventré un pan entier d'un grand immeuble d'habitation, et des secouristes fouillaient les décombres à la main, à la recherche d'éventuelles victimes, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les forces russes subissent une série de revers face à l'armée ukrainienne

Le président russe Vladimir Poutine a assuré mercredi que la situation militaire se "stabilisera" dans les territoires ukrainiens dont il revendique l'annexion mais où ses forces subissent une série de revers face à l'armée ukrainienne. Quelques heures plus tôt, l'Ukraine avait annoncé regagner du terrain dans la région de Lougansk (est), après ses succès dans celles de Kherson (sud) et Kharkiv (nord-est).

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"Nous partons du principe que la situation va se stabiliser et que nous pourrons développer ces zones de manière pacifique", a estimé Vladimir Poutine .

La Russie s'approprie la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia

Il a signé un décret pour que la Russie s'approprie formellement la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia (sud). De son côté, le chef de l'AIEA Rafael Grossi a annoncé son départ pour Kiev pour discuter du besoin "plus urgent que jamais", de l'établissement "d'une zone de protection autour de [cette] centrale.

Alors même qu'elle recule sur le terrain, la Russie a proclamé l'annexion de quatre régions d'Ukraine (Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia) qu'elle contrôle partiellement, à l'issue de "référendums" dénoncés par Kiev et ses alliés occidentaux. Signe d'un désarroi en Russie, les revers de l'armée ont conduit un haut responsable parlementaire à appeler celle-ci à "arrêter de mentir" sur ses défaites.

Zelensky salue un "symbole de victoire" après l'intégration de l'Ukraine à la candidature ibérique

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué mercredi un "symbole de victoire" après l'intégration de son pays à la candidature commune de l'Espagne et du Portugal pour l'organisation du Mondial 2030 de football, alors que Kiev fait face à une invasion russe.

Cette candidature "est plus qu'un symbole de la foi dans notre victoire commune", a-t-il écrit sur Twitter. "L'Ukraine perdurera, prévaudra et sera reconstruite grâce à la solidarité de ses partenaires", a-t-il ajouté. "Il s'agit de notre candidature commune. Les chances qu'elle soit satisfaite sont assez élevées", a encore indiqué Volodymyr Zelensky dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

Il a jugé "très symbolique" que deux pays de l'UE, l'Espagne et le Portugal, et l'Ukraine, qui aspire à y entrer, "seront en mesure d'organiser ensemble la Coupe du monde". Les trois pays espèrent que leur candidature commune sera une "source d'inspiration pour la société au travers du football, en lançant un message de solidarité et d'espoir", selon le communiqué de la fédération espagnole (RFEF) annonçant l'intégration de l'Ukraine.

Naissance à Prague de la Communauté politique européenne, "unie" face à Moscou

La "Communauté politique européenne" est née: 44 dirigeants du continent se sont retrouvés jeudi à Prague dans un format inédit qui a mis en lumière l'isolement croissant de Vladimir Poutine sept mois après le début de l'offensive russe en Ukraine. "C'est une très vieille idée qui est peut-être en train de devenir une réalité", s'est félicité le président français Emmanuel Macron qui avait lancé le projet en mai.

Il a rappelé que la "CPE" était un rassemblement beaucoup plus large que l'Union européenne, avec 17 pays invités en plus des 27 membres du bloc. Soucieux d'inscrire l'initiative dans la durée, les chefs d'Etat se sont donnés rendez-vous au printemps 2023 en Moldavie. L'Espagne puis le Royaume-Uni seront les pays hôtes suivants, afin de respecter une alternance entre pays membres de l'UE et pays non-membres.

Lors de la conférence de presse finale, M. Macron s'est félicité de "l'unité de 44 pays européens" qui ont "très clairement dit leur condamnation de l'agression russe (...) et leur soutien à l'Ukraine". La "photo de famille", prise dans l'imposant château de Prague qui domine la vieille ville, visait d'ailleurs à marquer les esprits et afficher la solidarité au moment où l'Europe redoute, à l'approche de l'hiver, une crise énergétique sans précédent en raison de la guerre en Ukraine. Quelques heures plus tôt, le président ukrainien Volodymyr Zelensky était intervenu en visio-conférence, demandant de "punir l'agresseur" russe et "d'empêcher ses chars "d'aller à Varsovie ou Prague".

L'opposant Vladimir Kara-Mourza inculpé pour "haute trahison"

La décision de la Fifa est attendue en 2024. L'autre candidature officielle est formée de l'Uruguay, de l'Argentine, du Chili et du Paraguay. L'opposant russe renommé Vladimir Kara-Mourza a été inculpé en Russie pour "Haute trahison", a indiqué jeudi son avocat, un crime passible de très lourdes peines de prison alors qu'il est déjà emprisonné pour avoir critiqué l'offensive en Ukraine. 

"Notre client a été inculpé pour avoir pris la parole et critiqué les autorités russes à trois reprises lors d'événements publics à Lisbonne, Helsinki et Washington", a indiqué son avocat Vadim Prokhorov, cité par l'agence de presse russe TASS. "Ces interventions ne menaçaient en rien (la sécurité de la Russie), il s'agissait de critiques publiques", a-t-il ajouté, précisant que Vladimir Kara-Mourza rejetait ces accusations.

Le crime de "Haute trahison" est passible de vingt ans de prison, mais la sentence peut être alourdie si le suspect est visé par plusieurs chefs d'inculpation. Dans le cas présent, Vladimir Kara-Mourza était déjà visé par deux autres affaires pénales. En avril, il a été arrêté à Moscou après avoir critiqué l'offensive en Ukraine, notamment sur les réseaux sociaux, et inculpé pour "diffusion de fausses informations" sur l'armée russe, un crime passible de dix ans de prison. Par la suite, en août, pendant son emprisonnement, il a été accusé d'avoir travaillé pour une organisation désignée comme "indésirable" en Russie, en organisant en 2021 à Moscou une conférence sur les prisonniers politiques.

Vladimir Kara-Mourza, 41 ans, est l'une des dernières figures de l'opposition russe se trouvant encore dans le pays. Ancien journaliste, il était un proche de l'opposant Boris Nemtsov, assassiné non loin du Kremlin en 2015, et a aussi travaillé avec l'organisation de Mikhaïl Khodorkovski, ex-oligarque devenu détracteur en exil de Vladimir Poutine. Vladimir Kara-Mourza affirme avoir été empoisonné à deux reprises par des agents russes, en 2015 et en 2017, en raison de ses activités politiques.

Mardi, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné Moscou pour avoir annulé la candidature de Vladimir Kara-Mourza à des élections en Russie au motif qu'il avait une double nationalité, russe et britannique. L'opposant possède la nationalité russe depuis sa naissance et a obtenu la nationalité britannique après avoir emménagé au Royaume-Uni avec sa mère lorsqu'il avait quinze ans.

Entrée en vigueur de nouvelles sanctions de l'UE contre la Russie après les annexions

L'Union européenne a imposé de nouvelles restrictions commerciales à la Russie et allongé la liste des personnes visées par des gels d'avoirs et des interdictions de voyage dans l'UE, dans le cadre du 8e paquet de sanctions contre Moscou entré en vigueur jeudi. Ces nouvelles mesures, publiées au Journal officiel de l'UE, ont été prises en réponse à l'annexion de quatre régions ukrainiennes par Moscou.

Ces nouvelles mesures, publiées au Journal officiel de l'UE, sont une "riposte à l'escalade de la Russie dans la guerre illégale qu'elle continue de livrer à l'Ukraine, qu'illustrent notamment l'annexion de territoires ukrainiens à l'issue de simulacres de 'référendums', la mobilisation de troupes supplémentaires et la menace de l'arme nucléaire ouvertement brandie", précise la Commission européenne. Elles préparent aussi la mise en œuvre du plafonnement des prix du pétrole russe convenu par le G7, et prévoient une interdiction pour les ressortissants de l'UE d'occuper un poste au sein des organes de direction de certaines entreprises détenues par l'État russe.

Ce train de sanctions de l'UE, le 8e depuis la guerre déclenchée par Moscou en Ukraine le 24 février, instaure pour 7 milliards d'euros de nouvelles interdictions d'importation, afin de réduire les revenus de la Russie. Elles comprennent notamment un embargo sur les importations de produits sidérurgiques, de machines et d'appareils, de matières plastiques, de véhicules, de textiles, de chaussures, de cuir, de céramique, de certains produits chimiques et de bijoux autres qu'en or.

Les nouvelles restrictions à l'exportation visent à réduire la capacité de la Russie à développer son secteur de la défense et de la sécurité. Elles concernent notamment "l'interdiction d'exporter du charbon, y compris du charbon à coke (utilisé dans les sites industriels russes), certains composants électroniques spécifiques (présents dans les armes russes), des articles techniques utilisés dans le secteur de l'aviation, ainsi que certains produits chimiques", indique encore l'exécutif européen. Une interdiction d'exporter des armes de petit calibre est également prévue.

En outre, trente personnes et sept entités ont été ajoutées à une liste noire qui comprend au total plus de 1.300 noms, frappés de gels d'avoirs et d'interdiction de séjour dans l'UE. Les personnes et entités ajoutées sont "impliquées dans l'occupation russe, l'annexion illégale et les simulacres de 'référendums' dans les territoires occupés des régions de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia". Parmi elles figurent des hauts fonctionnaires et des militaires, ainsi que des entreprises soutenant les forces armées russes.

Les interdictions dans le domaine des crypto-actifs ont été durcies, et la gamme des services qui ne peuvent plus être fournis au gouvernement russe élargie.

L'embargo de l'UE sur les importations de pétrole brut russe par voie maritime est pleinement maintenu, est-il précisé. "Le plafonnement des prix, une fois mis en œuvre, permettra aux opérateurs européens d'assurer le transport de pétrole russe vers des pays tiers, à condition que le prix de ce dernier reste sous un plafond préétabli", indique la Commission, précisant que la mesure, en coordination avec les partenaires du G7, "prendrait effet après le 5 décembre 2022 pour le brut et le 5 février 2023 pour les produits pétroliers raffinés, après une nouvelle décision du Conseil" (États membres).

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