Almaty Kazakhstan émeutes 3:07
  • Copié
Europe 1 avec AFP , modifié à
La police au Kazakhstan a annoncé jeudi avoir arrêté environ 2.000 personnes dans les rues d'Almaty, secouées depuis deux jours par des émeutes, déclenchées notamment par la hausse du prix du gaz, qui ont fait des dizaines de morts et un millier de blessés. La France a appelé jeudi toutes les parties impliquées à faire montre de "modération".

La crise est majeure au Kazakhstan. La police locale a annoncé jeudi avoir arrêté environ 2.000 personnes dans les rues d'Almaty, la plus grande ville du pays située dans le sud-est, secouées depuis deux jours par des émeutes qui ont fait des dizaines de morts et un millier de blessés. La France a appelé jeudi toutes les parties impliquées dans la crise au Kazakhstan, y compris la Russie et ses alliés de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) appelés à la rescousse par cette ex-république soviétique, à faire montre de "modération" après la mort de dizaines de manifestants, tués par la police.

La France condamne "les violences qui ont eu lieu"

"Les agents de police d'Almaty sont partis nettoyer les rues (...). Au total, environ 2.000 personnes ont été emmenées dans les commissariats", a indiqué le ministère de l'Intérieur, cité par les agences TASS et Ria Novosti. Des coups de feu ont éclaté jeudi dans le centre de la ville. Plusieurs rafales ont été entendues en fin d'après-midi en provenance du quartier de la mairie, qui avait été prise d'assaut mercredi par des centaines de manifestants.

"Les événements de la nuit sont extrêmement préoccupants (...). Nous condamnons évidemment les violences qui ont eu lieu", a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, devant la presse européenne à Paris. "Nous sommes très meurtris du fait qu'il y ait eu autant de victimes et nous appelons toutes les parties, qu'elles soient au Kazakhstan ou dans le cadre de l'OTSC, à la modération et à l'ouverture d'un dialogue", a-t-il souligné, précisant qu'il ferait le point sur la situation dans l'après-midi avec le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, présent à Paris pour le lancement de la présidence française du Conseil de l'UE.

Des émeutes déclenchées par la hausse du prix du gaz

La Russie et ses alliés de l'OTSC ont envoyé jeudi des "forces de maintien de la paix" au Kazakhstan pour faire face aux émeutes déclenchées dimanche par la hausse du prix du gaz. Cette alliance militaire rassemble autour de la Russie plusieurs anciennes républiques soviétiques. Comprenant des troupes russes, bélarusses, arméniennes, tadjikes et kirghizes, leur mission sera de "protéger les installations étatiques et militaires" et "d'aider les forces de l'ordre kazakhes à stabiliser la situation et rétablir l'état de droit".

Jeudi, la police a fait état de "dizaines" de manifestants tués alors que ceux-ci tentaient de s'emparer de bâtiments administratifs et de commissariats. Le ministère de la Santé a recensé plus d'un millier de blessés. Treize membres des forces de l'ordre ont été tués, dont deux ont été retrouvés décapités, et 353 blessés, selon la télévision.

L'aide demandée à la Russie et ses alliés

Le président kazakh, Kassym-Jomart Tokaïev, a décrété mercredi soir l'état d'urgence et demandé l'aide de l'OTSC face à la "menace terroriste" des émeutes dans ce pays d'Asie centrale riche en ressources naturelles. Il affirme que des "terroristes" ayant "reçu un entraînement approfondi à l'étranger" dirigent les manifestations. La police a annoncé jeudi avoir arrêté environ 2.000 personnes dans les rues d'Almaty, la capitale économique du pays au cœur des émeutes.