Dopage : Ben Johnson, star d'une pub controversée en Australie

Ben Johnson en 1989. L'athlète avait été destitué de sont titre olympique de 1988.
Ben Johnson en 1989. L'athlète avait été destitué de sont titre olympique de 1988. © VINCENT AMALVY / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans la publicité, le sportif destitué de son titre olympique pour dopage est mis en scène comme un spécialiste de l'amélioration de performances.

Une publicité controversée pour une société de paris sportifs mettant en scène le sprinter déchu Ben Johnson s'est attirée les foudres du gouvernement australien. Selon lui, elle fait l'apologie du dopage.

Un trait d'humour. Dans cette vidéo de 90 secondes, l'athlète canadien qui avait été contrôlé positif aux stéroïdes et privé de son titre après avoir remporté la finale du 100m lors des JO de Séoul en 1988 apparaît à son bureau entouré de trophées. Les auteurs de la publicité pour la société australienne Sportsbet tentent un trait d'humour en incrustant la mention "pendant 48 heures", quand l'ancien sprinter se présente comme un champion olympique. "Quand il s'agit d'améliorer les performances, Ben sait de quoi il parle, et c'est pour ça qu'il soutient la nouvelle application boostée pour Android de Sportsbet", claironne une voix off.

"Une insulte aux athlètes propres". Le ministre australien des Sports Greg Hunt a dénoncé le fait que cette publicité, selon lui, "envoie le message selon lequel tricher est bien". "Ils font l'apologie du dopage et versent une énorme somme d'argent à un dopé patenté", a-t-il déclaré lundi soir à la station de radio 2GB. "C'est une insulte aux athlètes propres et, franchement, je pense qu'ils devraient retirer cette publicité et verser à un jeune sportif la même somme d'argent qu'ils ont donnée à un dopé patenté."

La publicité montre également un cycliste à maillot jaune qui pédale tellement vite sur son vélo en salle que la roue fume, une nageuse à la musculature hors norme et un bodybuilder qui soulève tranquillement de la main gauche une masse exceptionnelle. L'agence australienne de lutte contre le dopage (Asada) a annoncé avoir porté plainte. "Cette publicité tourne en dérision le dopage et envoie le mauvais message selon lequel l'utilisation de produits dopants dans le sport est normale", a déclaré l'agence dans un communiqué.

"Griller des chamallows". Sportsbet a ironisé sur cette polémique. "Les esprits se sont tellement enflammés qu'on pourrait y griller des chamallows", a indiqué la société sur son site internet. "Le seul problème de cette colère publique est que le public ne semble en fait pas du tout en colère. Au contraire, les gens apprécient", ajoute Sportsbet en signalant les dizaines de messages saluant la publicité sur les réseaux sociaux.