Deux "chatbots" chinois désactivés pour avoir critiqué le Parti

A la phrase "Longue vie au Parti communiste!" le chatbot aurait rétorqué: "Pensez-vous qu'un système politique aussi corrompu et inutile puisse vivre longtemps ?" © AFP
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avec Reuters , modifié à

Capable de répondre à des questions simples, l'un des "chatbots" aurait répondu "non" quand il lui était demandé s'il aimait le Parti communiste chinois. 

Deux "chatbots" chinois, des robots capables de répondre à des questions simples et pratiques, ont été désactivés et reconditionnés après avoir dénigré le Parti communiste chinois . Les deux robots conversationnels, BabyQ et XiaoBing, ont été installés sur l'application de messagerie de Tencent , QQ, pour discuter avec des humains en ligne.

Tencent a confirmé la désactivation des deux chatbots, sans en expliquer les raisons. "Le service de chatbot est fourni par une société indépendante. Les deux chatbots ont été déconnectés pour être reconditionnés", a dit une porte-parole de Tencent.

Le Parti, un "système politique corrompu". D'après des informations ayant circulé sur les réseaux sociaux, BabyQ, développé par la société chinoise Turing Robot, a répondu par un simple "non", quand il lui était demandé s'il aimait le Parti communiste chinois. Sur d'autres captures d'écran de conversations, dont Reuters n'a pu vérifier l'authenticité, un utilisateur a écrit "Longue vie au Parti communiste!". Ce à quoi le chatbot a rétorqué: "Pensez-vous qu'un système politique aussi corrompu et inutile puisse vivre longtemps ?"

"Et si nous changions de sujet ?". Reuters a pu converser vendredi avec le chatbot, dans sa version apparemment reconditionnée . Quand il lui était demandé s'il aimait le parti, il a répondu à plusieurs reprises "Et si nous changions de sujet ?" et a évité aussi d'autres thèmes sensibles, comme Taïwan ou la mort, le mois dernier des suites d'un cancer, du dissident Liu Xiaobo , prix Nobel de la paix. L'autre robot, XiaoBing , développé par Microsoft, a dit à ses interlocuteurs sur la messagerie que son rêve était "de se rendre aux États-Unis".