Crash de l'A400M : trois moteurs en cause

A400M 1280
Un A400M appartenant à l'Armée de l'air française © ERIC PIERMONT / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
DIAGNOSTIC - Quelques jours après le crash de l'Airbus 400M en Espagne, la commission d'enquête a identifié la raison de la catastrophe : une perte de puissance sur trois des quatre moteurs, qui a entraîné l'accident.

L’info. Trois des quatre moteurs de l'Airbus qui s'était écrasé près de Séville le 9 mai dernier ne fonctionnaient pas à pleine puissance. C'est ce qui a provoqué le crash du transporteur militaire, selon la commission d’enquête espagnole qui étudie les causes de l’accident qui avait fait quatre morts. En revanche, le constructeur précise que "les autres systèmes de l'avion ont fonctionné normalement".

Comment en est-on arrivé au crash ? Le problème se situait donc sur trois des quatre moteurs de l’avion : les moteurs 1, 2 et 3 ont eu un déficit de puissance. Après le décollage, les pilotes ont, comme à leur habitude, placé la manette des gaz sur la position "ralenti". Le problème, c’est que les gaz sont ensuite restés à ce niveau de faible puissance, alors que les pilotes voulaient remettre les gaz.

En clair, l'avion s'est retrouvé avec un seul moteur en fonctionnement normal après le décollage, une situation d'autant plus difficile à gérer qu'il s'agissait du moteur numéro 4, donc situé en bout d'aile droite. "Sur un quadrimoteur, il est très compliqué de gérer l'avion avec un seul moteur, en particulier au décollage et avec peu d'altitude", explique Gérard Legauffre, expert aéronautique indépendant et ancien enquêteur du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français. Pour l’instant, Airbus n’arrive pas à expliquer la raison de ce problème sur les moteurs.

Vers un échec industriel et commercial. L'avion qui s'est écrasé en Espagne effectuait un vol d'essai avant sa livraison à la Turquie prévue pour juillet. Hormis la France, qui a décidé de maintenir les vols opérationnels prioritaires de l’A400M, les autres pays clients (dont l'Allemagne et le Royaume-Uni) ont décidé de maintenir leurs appareils au sol en attendant les conclusions de l'enquête espagnole.

Interrogé sur cet accident, le patron de la branche aviation civile d'Airbus, Fabrice Brégier, a reconnu samedi dernier qu'"il y a eu, effectivement, soit une faiblesse dans les procédures de test des avions avant la mise en vol, car il s'agissait du premier vol d'un avion de série, soit un problème qui provenait de la mise en œuvre de ces procédures". La veille, le directeur de la stratégie d'Airbus Group, Marwan Lahoud, avait estimé selon le journal allemand Handelsblatt qu'"il n'y avait pas de défaut structurel, mais nous avons un sérieux problème de qualité dans l'assemblage final".