Crash de Charm el-Cheikh : non-lieu requis par le parquet de Bobigny

Mémorial pour les vicitmes du Flash Airlines Boeing 747, 1280x640
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avec AFP , modifié à
Le parquet de Bobigny a conclu à la responsabilité des pilotes, morts dans le drame, et donc requis un non-lieu douze ans après le crash de Charm el-Cheikh. 

Douze ans après le crash de Charm el-Cheikh, en Egypte, qui avait fait 148 morts dont 134 Français le 3 janvier 2004, le parquet de Bobigny a requis un non-lieu lundi.

Les pilotes responsables ? Selon le site Atlantico qui a révélé l'information, le parquet estime que les pilotes du Boeing 737 qui s'est écrasé trois minutes après son décollage sont responsables "de nombreux manquements et de calculs approximatifs" et que la compagnie Flash Airlines a employé un équipage "dont la compétence réelle était sujette à caution". Mais, toujours selon Atlantico, les pilotes étant morts dans le crash, le parquet a constaté l'extinction de l'action publique.

"Qui va nous venger ?". L'enquête judiciaire pour "homicides involontaires" avait été ouverte le jour de la catastrophe, et avait donné lieu à 37 tomes de procédure, sans qu'aucune mise en examen n'ait été prononcée. Me Jean-Pierre Bellecave, l'un des avocats de la cellule juridique de l'association des victimes du crash, a regretté la décision du parquet de Bobigny et notamment "l'abandon de toute démarche à l'égard du président de la société Flash Airlines". "Mes clients se demandent désormais : 'Après toutes ces années, qui va nous venger?'", a-t-il poursuivi.

Des manquements. En 2009, un rapport d'experts avait souligné l'insuffisance de formation des pilotes, pointant du doigt les "manquements" de la compagnie. La formation du commandant de bord n'aurait pas respecté les normes en vigueur depuis 2003 et son "expérience précédente et sa courte formation en ligne ne permettaient pas un lâcher immédiat dans la fonction de commandant de bord", estimaient les quatre auteurs du document, dont un ingénieur en aéronautique. En outre, Flash Airlines ne disposait pas des manuels de vol nécessaires, affirmaient ces experts. En janvier 2008, une première expertise, réalisée par quatre autres experts indépendants, avait conclu à "une déficience humaine" liée à une "absence de compétence" du pilote. Le Bureau enquête accident (BEA) français avait également mis en cause le pilote, un ancien militaire, évoquant une "désorientation spatiale".