Coup d'Etat au Burkina Faso : le général Dendéré prend le contrôle

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Très vite, la population a convergé devant le palais présidentiel, à Ouagadougou pour protester contre le coup d'Etat. © AHMED OUOBA / AFP
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B.W. avec AFP , modifié à
LE POINT SUR LA SITUATION - A moins d'un mois des élections présidentielles et législatives, le président Michel Kafando a été destitué par un proche de l'ancien président, Blaise Compaoré. 

Un général proche de l'ancien président Blaise Compaoré, le général Diendéré, a pris la tête des putschistes qui ont renversé jeudi les autorités de transition au Burkina Faso, où les militaires d'élite de l'armée quadrillaient la capitale, tirant pour disperser des manifestants hostiles au coup d'Etat. Le quai d'Orsay a appelé les ressortissants français à rester chez eux

Les trois informations à retenir :

  • Le général Diendéré a pris la tête des putschistes qui ont renversé le président
  • Une personne a été tuée et 60 autres ont été blessées dans les affrontements
  • Le quai d'Orsay a appelé les ressortissants français à rester chez eux
  • Un ex-chef d'état-major de Blaise Compaoré s'empare du pouvoir

Le général Gilbert Diendéré, ancien chef d'état-major de l'ex-président Blaise Compaoré, a été placé à la tête du nouveau pouvoir mis en place par les militaires putschistes, le "Conseil national de la démocratie", a annoncé le CND dans un communiqué. Un couvre-feu est instauré de 19 heures à 6 heures, et les frontières terrestres et aériennes sont fermées jusqu'à nouvel ordre, selon ce communiqué.

Un peu plus tôt dans la journée, les militaires avaient affirmé avoir mis "fin au régime déviant de la transition [...] Le président de la transition est démis de ses fonctions. Le gouvernement de transition" et "le Conseil national de la Transition" sont "dissous", avait déclaré à la télévision publique un militaire, le lieutenant-colonel Mamadou Bamba.

  • Ils font irruption en plein conseil des ministres

Selon des sources sécuritaires, les militaires de la garde présidentielle ont fait irruption mercredi matin pendant le conseil des ministres, au palais présidentiel, tandis que d'autres, armés, encerclaient le palais. Les soldats ont pris en otage le président intérimaire, Michel Kafando, le Premier ministre Isaac Zida et deux autres ministres, a annoncé mercredi le président du Conseil national de la transition (assemblée de transition) Cheriff Sy.

Le président intérimaire Michel Kafando et son Premier ministre, le lieutenant colonel Isaac Zida, en novembre 2014, lors de sa nomination.

  • Un mort et 60 blessés 

Très rapidement, plusieurs centaines de personnes avec des sifflets et des vuvuzelas ont convergé en début de soirée dans le quartier du palais présidentiel aux cris de "Libérez Kosyam (nom du palais présidentiel)" ou "A bas les RSP". Des soldats ont alors tiré des coups de feu aux abords du palais présidentiel pour disperser ces manifestants, qui ont reflué vers le centre-ville. Au moins une personne a été tuée par balle et une soixantaine d'autres ont été blessées dans les affrontements. 

  • Un pays fragilisé, en pleine transition

Ce nouveau coup de force de la garde prétorienne de l'ex-président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la rue en octobre 2014 après 27 ans au pouvoir, plonge brusquement dans l'incertitude ce pays sahélien enclavé, où les élections présidentielles et législatives du 11 octobre sont censées mettre un terme à la transition. Le président du Conseil national de la transition, Cheriff Sy, a appelé sur RFI "le peuple à se mobiliser immédiatement contre cette forfaiture". 

  • Les Français appelés à rester à l'abri

Le ministère des Affaires étrangères a appelé jeudi les Français résidant dans la capitale du Burkina Faso à "rester confinés à leur domicile" et aux voyageurs de reporter leur projet de voyage, dans un avis de sa rubrique "Conseil aux voyageurs" sur son site internet.