Deux personnes sont mortes des suites du coronavirus en Italie (photo d'illustration). 1:33
  • Copié
avec AFP , modifié à
La vague soudaine de contaminations qui frappe le pays, où deux personnes sont mortes, contraint les autorités à prendre des mesures drastiques de semi-confinement pour une semaine dans une dizaine de villes du Nord. 50.000 habitants sont priés de rester chez eux autant que possible. 

L'Italie est le premier pays européen à enregistrer des cas mortels de coronavirus parmi ses ressortissants, avec un deuxième décès annoncé samedi, obligeant les autorités à confiner une dizaine de villes du nord du pays pour contenir l'épidémie et rassurer des habitants inquiets.

Une vague soudaine et des mesures drastiques

Les victimes sont un maçon retraité de 78 ans qui résidait dans un petit village de Vénétie, région voisine de la Lombardie où un autre décès, celui d'une femme de 75 ans, a été annoncé samedi matin. Dans les deux cas, ces personnes étaient hospitalisées depuis une dizaine de jours pour d'autres affections mais ont été toutes les deux testées positives au nouveau coronavirus.

Au total, l'Italie compte désormais une quarantaine de cas de contamination dont au moins 32 en Lombardie autour d'un foyer identifié à Codogno, à 60 km de Milan, 7 en Vénétie, venus s'ajouter depuis vendredi à trois premiers cas soignés à Rome, selon la télévision Sky Italia. La femme décédée dans la nuit habitait à Casalpusterlengo, non loin de Codogno.

La péninsule est désormais le pays le plus touché en Europe par l'épidémie de pneumonie virale qui a démarré en Chine en décembre. Cette vague soudaine de contaminations a contraint les autorités italiennes à prendre des mesures drastiques de semi-confinement pour une semaine dans une dizaine de villes du nord.  La décision a été prise par le ministère de la Santé après qu'un premier foyer autochtone italien a été identifié à Codogno, près de Lodi, au sud-est de Milan, en lien avec un homme de 38 ans hospitalisé depuis mercredi.

 

"Aucun contact" avec des Chinois

Le chef du gouvernement Giuseppe Conte a convoqué une réunion spéciale samedi avec la protection civile, soulignant que l'exécutif envisage de prendre d'autres "mesures extraordinaires". Dans la plupart de ces villes, les bars et restaurants, les écoles, les églises ainsi qu'une quarantaine de stades et salles de sports ont été fermés. La mesure touche aussi les bibliothèques, les mairies, de nombreux magasins. Même les défilés de carnaval ont été annulés.  Au total plus de 50.000 habitants ont été priés de rester chez eux autant que possible, et d'éviter les lieux clos.

Les écoles étaient fermées aussi samedi dans la grande ville de Cremona. Des trains ont été stoppés en gare de Milan et Lecce, dans les Pouilles, vendredi soir, le temps de faire descendre des passagers présentant des symptômes grippaux. Le président de la région de Vénitie Luca Zaia, interrogé sur Rainews24, a assuré que "la grande question" était l'origine de la contamination dans sa région car les malades n'avaient eu "aucun contact" avec des Chinois ou des personnes de retour de Chine.

Des rues désertes 

Le photographe de l'AFP a vu des rues désertes à Codogno, une localité de 15.000 habitants. Dès l'annonce de premiers cas vendredi, le maire Francesco Passerini avait décidé la fermeture des lieux publics, faisant état d'une "situation de grande inquiétude" dans la population. Environ 250 personnes dont 70 médecins et aide-soignants ont été placées à l'isolement, le temps de les soumettre à des tests, après avoir été en contact avec les cas de Lombardie. "Il n’y avait que très peu de gens pour un samedi matin, la police locale fait des tours et des tours en demandant aux établissements encore ouverts de fermer leurs portes, mais je ne suis pas plus inquiets que cela, après tout nous verrons bien", raconte au micro d'Europe 1 un habitant. 

Le premier cas de Codogno, un Italien chercheur chez Unilever, est hospitalisé en soins intensifs dans un état grave. Son épouse enceinte de huit mois, un ami et trois personnes âgées qui fréquentaient le bar du père de cet ami font partie des contaminés. Au total 120 des 160 salariés de Unilever ont fait l'objet de tests. Les autorités sanitaires de la Lombardie n'ont pas identifié avec certitude la personne à l'origine de la contagion, mais ce pourrait être un Italien rentré de Chine en janvier qui aurait dîné à plusieurs reprises avec le chercheur.