Conseil européen, le casse-tête jusqu’au bout de la nuit

© OLIVIER MATTHYS / POOL / AFP
  • Copié
Les dirigeants européens tentaient dans la nuit de dimanche à lundi de sortir leurs négociations de l'impasse, provoquée par leurs dissensions sur la répartition des postes de pouvoir de l'UE et l'hypothèse d'un nouveau sommet était évoquée par de nombreuses délégations.

"Ce sommet a été très mal préparé", a lâché un diplomate européen. Et il s'est mal terminé. Les dirigeants européens tentaient dans la nuit de dimanche à lundi de sortir leurs négociations de l'impasse, provoquée par leurs dissensions sur la répartition des postes de pouvoir de l'UE et l'hypothèse d'un nouveau sommet était évoquée par de nombreuses délégations. Le sommet qui avait commencé avec trois heures de retard a été suspendu vers 23h30 pour permettre à Donald Tusk de mener des consultations bilatérales avec chacun des dirigeants, a annoncé son porte-parole.

Le sommet a déraillé avant même d'avoir commencé, lorsque les dirigeants membres du Parti Populaire Européen (PPE-droite) ont rejeté l'accord accepté par Angela Markel pendant le sommet du G20 à Osaka. A son arrivée au Sommet, la Chancelière avait annoncé s'attendre à une réunion difficile. Pour la première fois, elle a été ouvertement contestée pendant un sommet du PPE et accusée d'avoir accepté un accord contraire à celui initialement étudié par sa famille politique.

"Il est mort. Il n'y aura pas d'accord ce soir"

Premier parti politique au Conseil et au Parlement européen, le PPE a vu son candidat, l'Allemand Manfred Weber, recalé lors du précédent sommet le 20 juin. Il a accepté de soutenir la nomination du candidat de la famille sociale-démocrate, le Néerlandais Frans Timmermans, à condition d'obtenir les présidences du Parlement européen et du Conseil, ont indiqué à l'AFP deux sources qui ont participé aux négociations.

Les sociaux-démocrates, deuxième force politique au Conseil et au Parlement, soutiennent la revendication du PPE, ont précisé ces deux sources. Mais les Libéraux ont refusé les termes de cet accord et ont obtenu d'Angela Merkel la présidence du Conseil lors des discussions en marge du sommet du G20 vendredi et samedi à Osaka, ce qui a déclenché la colère du PPE. "L'accord a été détruit" à Osaka, a déploré un responsable du PPE, sous couvert de l'anonymat. "Il est mort. Il n'y aura pas d'accord ce soir", a-t-il affirmé à l'AFP. "Aucun des dirigeants du PPE n'a accepté" ce qui a été négocié à Osaka, a confirmé le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, membre du PPE.

La droite tient la clef de ces nominations. Aucune solution ne peut être avalisée sans le soutien de cette famille politique, car aucune majorité n'est possible sans les votes de son groupe au Parlement européen. Un nouveau sommet sera peut être nécessaire pour boucler un accord et la date du 15 juillet, pendant la deuxième session du Parlement européen.