Chili : 37 ans après les faits, quatre militaires du régime de Pinochet condamnés à 20 ans de prison

Carmen Gloria Quintana et Rodrigo Rojas de Negri
Quatre militaires du régime de Pinochet ont été condamné à 20 ans de prison pour homicide et tentative d'homicide sur Carmen Gloria Quintana et Rodrigo Rojas de Negri en 1986 (Illustration). © Lucas Aguayo Araos / ANADOLU AGENCY / Anadolu via AFP
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avec AFP // Crédit photo : Lucas Aguayo Araos / ANADOLU AGENCY / Anadolu via AFP , modifié à
Près de quatre décennies après les faits, la Cour suprême du Chili a condamné quatre militaires, aujourd'hui retraités, à 20 ans de prison. Ils sont reconnus coupables d'homicide et de tentative d'homicide sur deux jeunes dans l'affaire des "Quemados" ("Brulés"). 

La Cour suprême du Chili a condamné vendredi quatre militaires aujourd'hui retraités à 20 ans d'emprisonnement pour l'homicide et la tentative d'homicide de deux jeunes chiliens dans l'affaire des "Quemados" ("Brûlés"), un épisode de la dictature d'Augusto Pinochet.

Fin d'un long processus durant lequel il a fallu contester la thèse de Pinochet

Cet épisode sombre de la dictature Pinochet s'est produit le 2 juillet 1986, sur fond de grève nationale contre le régime militaire d'Augusto Pinochet. À cette date, une patrouille militaire a arrêté, battu, arrosé de carburant et brûlé deux jeunes chiliens. Âgée de 18 ans, Carmen Gloria Quintana, étudiante à l'université au moment des faits, a survécu à ses graves brûlures, contrairement à Rodrigo Rojas de Negri, photographe de 19 ans, mort quatre jours plus tard.

 

Vendredi, la Cour suprême du Chili a ainsi condamné à 20 ans de prison les officiers du régime Pinochet Pedro Fernandez Dittus, Julio Castañer Gonzalez, Ivan Figueroa Canobra et Nelson Medina Galvez pour l'homicide de Rojas de Negri et la tentative d'homicide de Carmen Gloria Quintana.

Ce jugement met "fin à un long processus, très éprouvant, lors duquel il a fallu contester une thèse officielle établie par le dictateur selon laquelle les jeunes s'étaient brûlés eux-mêmes, car ils portaient des bombes incendiaires sous leurs vêtements", a commenté l'avocat de Carmen Gloria Quintana, Nelson Caucoto, cité par une radio locale. L'affaire Quemados est l'une des plus emblématiques des dernières années de la dictature Pinochet (1973-1990), qui a fait plus de 3.200 morts ou disparus.