"C'est le chaos" : un expert japonais alerte sur la gestion du coronavirus à bord du Diamond Princess

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Pauline Jacot, édité par Laetitia Drevet

Un spécialiste japonais des maladies infectieuses monté à bord du Diamond Princess, amarré près de Tokyo, a fait grand bruit en qualifiant de "chaotique" la gestion de la crise du coronavirus par le Japon. 621 cas ont jusqu’ici été décomptés à bord, ce qui fait du bateau le plus grand foyer du virus hors de Chine. 

L'épidémie de Coronavirus continue de se répandre sur le bateau de croisière Diamond Princess. Amarré au japon, 621 cas ont jusqu'ici été répertoriés. C'est à présent le plus grand foyer du virus hors de Chine. Et le nombre de contamination continue d'augmenter. La gestion de la crise est décriée par de plus en plus de spécialistes, qui pointent du doigt le non-respect des règles sanitaires. 

Le dernier témoignage en date est celui d'un professeur, Kentaro Iwata, spécialiste des infections, qui a pu monter à bord mardi. Il a ensuite publié une vidéo, vue des centaines de milliers de fois, pour alerter sur une situation qu'il n'a, dit-il, jamais connue auparavant. "Cela fait 20 ans que je m'occupe de ce genre d'infections. J'étais en Afrique lors de l'épidémie Ebola. Mais pour la première fois, à bord du Diamond Princess, j'ai eu peur, très peur d'être contaminé par le Covid 19", affirme-t-il dans sa vidéo.

"Impossible de savoir où était le virus"

Kentaro Iwata dénonce le manque d'organisation à bord. "Impossible de savoir où était le virus, il n'y avait pas de zone verte, de zone rouge. Les gens déjeunaient n'importe où avec leurs gants de protection, manipulaient leurs téléphones. C'était vraiment le chaos." Il s'est déclaré si inquiet qu'il s'est placé en quarantaine pour 14 jours afin de ne pas risquer de contaminer sa famille.

Pas un seul spécialiste n'est présent à bord, déplore également Kentaro Iwata. Tout est géré par des fonctionnaires, et, contrairement à ce qui est prévu dans ce genre de cas, les membres d'équipage n'ont pas été séparés des passagers. Plusieurs fonctionnaires dépêchés sur place se sont ensuite avérés porteurs du virus.

Les autorités se sont justifiées dans la foulée, arguant que les contaminations avaient eu lieu avant que les mesures de quarantaine ne soient appliquées. Une explication qui n'a pas vraiment convaincue : les Etats-Unis, le Canada et l'Italie ont décidé d'évacuer leurs citoyens.