Ces usines polluantes que la Chine délocalise

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Laure Dautriche, envoyée spéciale d'Europe1 en Chine, avec M.D , modifié à
Si trois centrales à charbon sur quatre ont été fermées à Pékin, c’est pour mieux rouvrir dans les campagnes moins peuplées.
REPORTAGE

Avec 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, la Chine est le premier pollueur de la planète. Un pays où le charbon est encore roi. Ces derniers mois, trois centrales à charbon sur quatre ont été fermées à Pékin pour tenter de faire baisser la pollution. Mais en réalité elles ne sont que déplacées. Notamment dans l'Ouest de la Chine, une zone moins peuplée.

L’eau impropre à la consommation. A 180 kilomètres de Pékin, les autorités chinoises ont relocalisé plusieurs usines. Le charbon alimente les centrales électriques ou encore les usines d’acier. Résultat : l’air est pollué, on voit à peine le ciel. "On ferme des usines à Pékin pour que les gens de la capitale respirent et nous on doit se sacrifier", explique un ouvrier de la ville, au micro d’Europe 1.

"Quand il y a du vent, les cendres de charbon nous rentrent dans les yeux. On ne peut plus boire l’eau du robinet. Mais qu’est-ce que je peux faire moi ? Je ne suis qu’un petit Chinois. Je subis les décisions de l’Etat", déplore-t-il.

46 euros de dédommagement par an. En compensation, les habitants touchent une prime de pollution de 46 euros par an. Le charbon représente 70% de la consommation d’énergie en Chine. C’est l’énergie la plus polluante. Mais les autorités locales affirment qu’il n’y a pas de problème pour notre santé.

"On nous a dit que les centrales sont plus propres qu’avant et que les installations, plus modernes, polluent moins", confie un villageois. "Et puis dans l’usine d’acier juste à côté, 300 personnes viennent d’être embauchées. C’est de l’emploi pour nous !", reconnait-il. Certains habitants demandent l’arrêt du charbon quoi pollue l’air qu’ils respirent mais paradoxalement la plupart des villageois continuent de se chauffer avec ce combustible.