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Grégoire Duhourcau , modifié à
Le journaliste Alex Taylor estime sur Europe 1 que l'Europe a "complètement raison de durcir le ton" face à Theresa May, qui, en défendant le Brexit, "a épousé une cause contre laquelle elle s'était battue".
INTERVIEW

Les Britanniques sont déboussolés. Et encore, "le terme n'est pas assez fort", juge le journaliste Alex Taylor, auteur de Brexit, autopsie d'une illusion, au micro de Matthieu Belliard sur Europe 1. Après le rejet par la Chambre des Communes de l'accord qu'elle avait négocié avec l'Union européenne, Theresa May a demandé à Bruxelles un report de la date du Brexit jusqu'au 30 juin. La France s'est prononcée contre si une stratégie crédible n'était pas présentée. Donald Tusk, le président du Conseil européen, a quant à lui affirmé qu'un report était possible, mais sous conditions.

Pour Alex Taylor, l'Union européenne a "complètement raison de durcir le ton". "Ça fait aujourd'hui (mercredi) exactement 1.000 jours depuis le référendum et on est à 10 jours de la sortie prévue. Ça fait 1.000 jours que les Britanniques discutent avec eux-mêmes", souligne-t-il.

En défendant le Brexit, Theresa May "a épousé une cause contre laquelle elle s'était battue"

Selon lui, la Première ministre britannique "est responsable de la situation actuelle". "Elle n'avait qu'à ne pas défendre une cause contre laquelle elle s'était battue lors du référendum". Par ailleurs, Theresa May a perdu sa majorité lors d'élections législatives anticipées qu'elle a décidé d'organiser alors que "tout le monde disait que ce n'était pas une bonne idée". "Troisièmement, c'est elle qui a établi ces lignes rouges. Elle veut sortir de l'union douanière, elle veut sortir du marché unique" alors que "la problématique essentielle est la frontière en Irlande du Nord", ajoute le journaliste franco-britannique.

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Désormais, Theresa May n'arrive plus à trouver un accord avec l'UE qui puisse être voté par la Chambre des Communes. "Les députés changent d'avis à longueur de temps", explique Alex Taylor. Il précise que "c'est justement" à cause de l'accord "que Theresa May a essayé de faire passer devant les députés", que ces derniers se montrent "très réticents". À raison, selon le journaliste. Car finalement, observe-t-il, le Brexit proposé par Theresa May "ne satisfait personne".