Brexit : les députés britanniques rejettent toutes les solutions alternatives au plan May

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Europe1.fr avec AFP , modifié à
Les députés britanniques ont rejeté lundi une série de scénarios alternatifs au Brexit négocié par la Première ministre, pour la quatrième fois. Le pays n'a toujours pas décidé des futures relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

Les députés britanniques ont voté lundi soir contre les quatre options alternatives à l'accord de Brexit conclu par la Première ministre Theresa May avec Bruxelles, laissant le pays sans solution à onze jours de la sortie de l'Union européenne.

Toujours pas de solution pour l'après-Brexit

Après avoir rejeté trois fois l'accord conclu par la Première ministre conservatrice Theresa May avec Bruxelles, et avoir voté la semaine dernière contre huit propositions parlementaires pour tenter de sortir de l'impasse, les élus ont rejeté les nouvelles options, d'initiative parlementaire, qui leur étaient présentées.

Le parlement "a une nouvelle fois échoué à trouver une majorité claire pour chacune des options" présentées, a réagi le secrétaire d'État au Brexit Stephen Barclay, rappelant que "la position légale par défaut est que le Royaume-Uni quitte l'UE dans onze jours", sans accord.

La Première ministre Theresa May doit formuler un nouveau plan d'ici au sommet européen exceptionnel convoqué le 10 avril, si elle souhaite éviter au Royaume-Uni une sortie de l'UE sans accord au soir du 12. Elle n'a pas renoncé à présenter une quatrième fois son accord de divorce aux députés. 

Ni nouveau référendum, ni union douanière

Parmi les solutions sur lesquelles ont voté les députés lundi figuraient les deux qui avaient recueilli le plus de suffrages la semaine dernière, à savoir l'organisation d'un référendum sur tout accord de divorce conclu avec Bruxelles et la mise en place d'une union douanière avec l'UE. Celle-ci a été rejetée à une très courte majorité lundi soir, par 276 voix contre 273. Une troisième option proposait, en cas d'absence d'accord à deux jours du Brexit, de faire voter les députés pour ou contre un "no deal", et, en cas de refus, de renoncer à la sortie de l'Union européenne.

Enfin, la proposition d'un modèle "Norvège +", également connue sous le nom de "Common Market 2.0", préconisait le maintien du Royaume-Uni au sein du marché unique, synonyme de liberté de circulation des biens, capitaux, services et personnes, comme la Norvège, ainsi qu'une union douanière spécifique avec l'UE, impliquant des politiques douanière et commerciale communes. L'auteur de cette dernière proposition, le conservateur Nick Boles, a annoncé qu'il quittait son parti, qu'il a accusé de "refuser un compromis".

Vers un "no deal"

Malgré ses trois échecs depuis mi-janvier, Theresa May n'a pas renoncé à représenter son accord de divorce aux députés s'il a "une chance raisonnable de succès", a déclaré son porte-parole lundi. Elle a convoqué un conseil des ministres exceptionnellement long mardi pour discuter la voie à suivre.

Quelle que soit l'option retenue, Theresa May doit divulguer ses plans au prochain sommet européen exceptionnel convoqué pour le 10 avril. Vendredi, elle avait rappelé que l'option "par défaut" était celle d'un Brexit sans accord ("no deal") le 12 avril, redouté par les milieux économiques. Après l'ajournement du Brexit, initialement prévu pour le 29 mars, la solution alternative consiste à demander un nouveau report, de plus longue durée, mais celui-ci devrait être justifié et obligerait le Royaume-Uni à organiser des élections européennes fin mai.