"Brésil, il y a urgence" : la gauche peine toujours à mobiliser pour faire rempart à Jair Bolsonaro

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© Mauro Pimentel / AFP
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Sandrine Prioul, édité par Romain David , modifié à
Si Fernando Haddad, le candidat de la gauche, bénéficie du soutien de nombreuses minorités depuis la qualification pour le second tour du sulfureux Jair Bolsonaro, les sondages continuent d'être largement favorable à l'extrême-droite.
REPORTAGE

Le dénouement est proche, et pour beaucoup l'angoisse n'a jamais été aussi grande. Dimanche 28 octobre, 147 millions de Brésiliens seront appelés à élire leur nouveau président. Au terme d’une campagne très tendue, l’extrême-droite et son candidat, Jair Bolsonaro, s'annoncent ultra-favoris, affichant sans complexe leur sexisme, leur homophobie et leur racisme. Ses dirigeants ont misé sur une explosion de la violence à travers le pays et une gauche discréditée par de nombreux scandales de corruption pour s'imposer. Dans ce contexte, le candidat du Parti des travailleurs, Fernando Haddad, peine à trouver ses soutiens

A quoi ressemblerait le Brésil de Jair Bolsonaro ? 

Un candidat par défaut. Lundi, ce remplaçant au pied levé de Lula, empêché par son emprisonnement, menait un meeting de la dernière chance à Rio, dans le petit hangar d’une favela. "Brésil, il y a urgence. Haddad président !", répétait "en cœur un millier de soutiens, principalement des noirs, des homosexuels et des femmes, venus soutenir par défaut ce quasi-inconnu peu charismatique, comme a pu le constater l'envoyée spéciale d'Europe 1.

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"Une force qui s'appelle l'espérance". "Je veux offrir des livres aux enfants des favelas et non des armes", a assuré Fernando Haddad aux militants venus se persuader que le pire ne peut pas arriver. "Au Brésil, on a une force qui s'appelle l'espérance, et qui nous fera lutter jusqu’au bout", assure à Europe 1 une sympathisante. "Aujourd'hui, c'est lui notre seul rempart pour sauver l'éducation et la paix. Notre dernière chance pour la démocratie", martèle-t-elle.

Sondages de mauvaise augure. Pourtant, dans quatre jours, c'est un nostalgique de la dictature militaire qui pourrait bien imposer "le dégagisme" à la brésilienne, et ce malgré les "non aux fascistes" qui retentissent frénétiquement dans les meetings de la gauche. "Lula libéré", y lance-t-on encore. De quoi oublier faire oublier, au moins pour un moment, que les sondages voient déjà le capitaine Bolsonaro président du Brésil, avec 60% des suffrages.