Berlin appelle l'UE à supprimer la possibilité de veto des Etats membres

Berlin a appelé lundi l'Union européenne à supprimer la possibilité de veto dont dispose chacun des Etats membres.
Berlin a appelé lundi l'Union européenne à supprimer la possibilité de veto dont dispose chacun des Etats membres. © EMMANUEL DUNAND / AFP
  • Copié
Europe 1 avec AFP , modifié à
"Nous ne pouvons plus nous laisser prendre en otage par ceux qui paralysent la politique étrangère européenne avec leurs vetos", a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères allemand. Il appelle l'Union européenne à supprimer la possibilité de veto dont dispose chacun des Etats membres. 

Le ministre des Affaires étrangères allemand Heiko Maas a appelé lundi l'Union européenne à supprimer la possibilité de veto dont dispose chacun des Etats membres afin que l'Europe ne soit plus "prise en otage" dans ses capacités d'action. "Nous ne pouvons plus nous laisser prendre en otage par ceux qui paralysent la politique étrangère européenne avec leurs vetos. Ceux qui le font jouent, à plus ou moins long terme, avec la cohésion de l'Europe. Je le dis donc ouvertement : le veto doit disparaître, même si cela signifie que nous pouvons être mis en minorité", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse à Berlin.

Les règles de l'Union européenne prévoient que certaines décisions, notamment en matière de fiscalité ou dans les questions de politique étrangère, requièrent l'unanimité des Etats membres. De ce système découle la possibilité qu'un pays utilise son veto pour bloquer, retarder ou atténuer des prises de positions européennes.

Il défend une plus grande "capacité d'action"

"Parce que nous avons toujours considéré la solidarité interne et la souveraineté externe comme les deux faces d'une même médaille, nous devons maintenant, après les crises internes, faire de nouveaux progrès dans la capacité d'action de l'Europe en matière de politique étrangère", a plaidé Heiko Maas. La Hongrie a ainsi régulièrement usé de son droit de veto, ces derniers mois, pour bloquer des déclarations critiques sur la Chine. Plus récemment, Budapest a aussi refusé d'apporter son soutien à une déclaration appelant à un cessez-le-feu entre Israël et les Palestiniens.

Épinglés régulièrement par Bruxelles pour leurs réformes accusées de saper les valeurs démocratiques, le Pologne et la Hongrie s'étaient également opposées, en novembre, à l'adoption du budget pluriannuel de l'UE et du plan de relance européen conçu pour aider les Etats membres à faire face à la pandémie. Selon le ministre allemand, revenir à un principe de majorité lors d'un vote entre Etats membres permettrait d'éviter la menace d'une "Europe à deux vitesses".