Bangladesh : l'EI revendique la fusillade dans le quartier diplomatique de Dacca

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La fusillade a éclaté dans le restaurant Holey Artisan Bakery.
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avec AFP et Reuters , modifié à
L'État islamique a revendiqué vendredi la fusillade et la prise d'otages dans le quartier diplomatique de Dacca, au Bangladesh, qui a fait au moins vingt morts du côté des civils. Les forces de police ont lancé l'assaut samedi matin, tuant six des assaillants et libérant 13 otages. 

Le groupe djihadiste État islamique (EI) a revendiqué une fusillade et une prise "d'otages" qui s'est déroulée vendredi soir dans un restaurant du quartier diplomatique de Dacca, la capitale du Bangladesh, a annoncé l'agence Amaq, liée à l'organisation ultraradicale. Les forces de sécurité du Bangladesh ont donné l'assaut tôt samedi matin, tuant six assaillants et sauvant treize otages. Un septième assaillant a été arrêté. Le bilan serait de 20 civils tués, tous étrangers.

Les informations à retenir :

  • Un fusillade et une prise d'otage revendiquées par l'EI ont eu lieu dans un restaurant de Dacca vendredi soir.
  • Les forces de police ont lancé l'assaut samedi, tuant 6 assaillants et libérant 13 personnes. Un septième assaillant a été arrêté.
  • Un premier bilan fait état d'au moins 20 morts, tués à l'arme blanche.

Une attaque revendiquée par Daech. "Des commandos de l'Etat islamique attaquent un restaurant fréquenté par des étrangers dans la ville de Dacca, au Bangladesh", a affirmé un communiqué d'Amaq relayé dans la soirée de vendredi sur les réseaux sociaux. L'attaque a fait "plus de 20 morts de différentes nationalités", ajoute Amaq, qui précise que "les commandos ont pris des otages dans le restaurant Artisan". Une vingtaine d'étrangers ont été pris en otages par les assaillants, qui ont fait usage d'armes automatiques et d'explosifs.

Dimanche, les autorités ont indiqué que, selon leurs informations, l'attaque aurait plutôt été conduite par un groupe local, Jamaeytul Mujahdeen Bangladesh, interdit depuis plus d'une dizaine d'années.

Les étrangers séparés des Bangladais. Les hommes armés qui ont déboulé dans le restaurant ont séparé les Bangladais des étrangers, avant de déchaîner leur furie meurtrière contre ces derniers, selon plusieurs témoignages des rescapés. Hasnat Karim, une Bangladaise, a raconté que les preneurs d'otages ont séparé les clients en deux groupes : les étrangers à l'étage et les Bangladais autour d'une table, et qu'ils "ne se sont pas mal comportés avec nous", a-t-elle précisé. "Ils ont mis les gens en ligne. Il devait y avoir 20 à 25 membres du personnel et 20 à 25 clients, ils ont ensuite éteint les lumières et la vidéosurveillance", a indiqué un autre client qui a réussi à s'enfuir.

20 morts étrangers. Les forces de sécurité ont donné l'assaut samedi matin et libéré au bout de 11 heures de siège 13 otages après avoir tué 6 preneurs d'otages, a annoncé la police du Bangladesh, mais certains des assaillants pourraient être en fuite. Un septième assaillant a été arrêté. Un haut responsable de l'armée, Shahab Uddin, a précisé que 20 étrangers avaient perdu la vie, la plupart Italiens ou Japonais, mais sans donner la répartition exacte, et pratiquement tous ont été tués à coups de machette. Un Américain a également trouvé la mort. Parmi les 13 otages sauvés, trois sont étrangers et les dix autres des Bangladais.

L'Italie déplore ses morts. Le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, a vivement condamné cette attaque, assurant que l'Italie avait subi "une perte douloureuse" mais que ses valeurs restaient les plus fortes. Dans une courte allocution retransmise à la télévision, Matteo Renzi n'a pas confirmé le nombre de victimes italiennes, expliquant qu'il fallait d'abord prévenir les familles. Selon des sources du ministère des Affaires étrangères citées par les médias à Rome, il y avait 11 Italiens dans le restaurant au moment de l'attaque, et un seul d'entre eux a pu s'échapper.

Deux policiers tués. Des policiers et des gardes bangladais lourdement armés ont bouclé le quartier dès que la fusillade a éclaté. La police a confirmé que deux de ses hommes avaient été tués et plusieurs autres blessés en début d'attaque.

Le Bangladesh est frappé par une vague de meurtres de défenseurs de la laïcité, d'intellectuels et de membres de minorités religieuses, imputés à des groupes djihadistes, et qui a fait plus de 50 morts en trois ans.