Attentats : un influent ouléma mauritanien appelle à combattre le terrorisme

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avec AFP , modifié à
Cet ouléma appelle les dirigeants religieux musulmans à se mobiliser contre le terrorisme, après les attentats qui ont frappé Bruxelles mardi. 

Un influent ouléma mauritanien, Abdallahi Ould Boyé, a appelé mercredi les dirigeants religieux musulmans à se mobiliser contre le "terrorisme", notamment dans "les cœurs et les esprits" des fidèles, qualifiant les attentats de Bruxelles de "catastrophe" pour les musulmans. Abdallahi Ould Boyé, président du Centre du renouveau et de l'orientation, basé à Londres, parlait à l'ouverture d'un colloque international sur "le rôle des oulémas de la Sunna dans la lutte contre l'extrémisme", organisé à Nouakchott. 

Constituer un front avec les oulémas sunnites. "Ces attentats qui ont eu lieu hier (mardi) au cœur de l'Europe constituent une catastrophe et vont soulever des réactions racistes et xénophobes contre les musulmans dans le monde entier", a-t-il prévenu. Selon le dignitaire religieux, "il y a urgence pour les oulémas sunnites à constituer un front, d'agir ensemble pour faire face au terrorisme et à l'extrémisme sous toutes ses formes". "La problématique du terrorisme fait bouger des armées et des Etats, mais la solution ne peut pas être uniquement militaire, il faut œuvrer pour constituer une forteresse dans les esprits et les cœurs des musulmans contre ce fléau", a-t-il plaidé.

L'ouléma, qui est généralement hostile aux révolutions dans le monde arabe, a enfin appelé à l'unité autour des dirigeants en place. Le colloque de deux jours a été ouvert par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a mis en exergue l'approche mauritanienne alliant action militaire et dialogue avec les "jeunes égarés" pour les réintégrer dans la société. Mohamed Ould Abdel Aziz a condamné les attentats de Bruxelles dans un message adressé mardi au roi des Belges dénonçant une attaque "lâche et ignoble". La Mauritanie, qui a subi beaucoup de raids des djihadistes pendant les années 2000, les a ensuite combattus avec succès sur son territoire et par des incursions dans le nord du Mali, avant même qu'ils n'en fassent leur sanctuaire en mars-avril 2012, jusqu'au lancement en 2013 d'une intervention militaire à l'initiative de la France.