Attentats de Bruxelles : "un échec pour la Belgique"

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avec AFP , modifié à
Le Premier ministre belge Charles Michel a tenu une conférence de presse mercredi dans laquelle il refuse, néanmoins, que son pays soit qualifié d'"Etat défaillant".

Les attentats de Bruxelles sont "indiscutablement un échec" pour la Belgique, a reconnu mercredi le Premier ministre belge Charles Michel, refusant toutefois que son pays soit qualifié d'"Etat défaillant".

La réponse aux critiques. "Quand il y a un attentat comme celui-là, il y a bien sûr un échec", a estimé Charles Michel au cours d'une conférence devant la presse internationale à Bruxelles. Mais "je ne peux pas accepter l'idée qu'il y aurait un Etat défaillant" en Belgique, a-t-il souligné, alors que le pays a été la cible d'accusations de laxisme depuis les attentats de Paris en novembre dernier.

Il a fallu "quelques mois" à la Belgique pour arrêter Salah Abdeslam, le suspect-clé de ces attaques, a-t-il fait valoir, "pour arrêter Ben Laden, on a mis dix ans". Le Premier ministre belge a relevé que la Belgique avait condamné une centaine de personnes dans des dossiers terroristes en 2015. "Un Etat défaillant ne serait pas en situation" de le faire, a-t-il insisté.

"Le souhait d'être unis". Le Premier ministre a également prévenu que si "les terroristes veulent nous diviser, plus que jamais nous avons le souhait d'être unis", ajoutant qu"'ils n'arriveront jamais à déstabiliser notre société".

"Nous somme un petit pays au coeur de l'Europe (...), une plaque tournante depuis laquelle il est aisé d'organiser des attentats dans d'autres pays européens", a observé le Premier ministre. Comme cela a été le cas avant les attaques de Paris, "à Bruxelles (...) des personnes avaient été repérées par l'un ou l'autre service" d'enquête, mais cela ne les a pas empêchées de passer à l'acte, a-t-il reconnu.

Un "FBI ou une CIA à l'européenne". "C'est là qu'il y a un travail majeur" à faire, a ajouté Charles Michel, qui plaide depuis des mois pour un "FBI ou une CIA à l'européenne" et la mise en place d'une "plateforme systématique" d'échange d'informations entre services de renseignement européens.

Le hall des départs de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem a été dévasté par un double attentat-suicide le 22 mars. Une heure plus tard, un kamikaze s'est fait exploser dans le métro bruxellois. Ces attentats, commis un peu plus de quatre mois après ceux de Paris par le même réseau lié à l'organisation djihadiste Etat islamique, ont fait 32 morts et 340 blessés.