Amnesty lance une "enquête impartiale" après le suicide d'un de ses employés

Selon ses collègues, l'employé a laissé une note dans laquelle il explique, avoir demandé de l'aide "en raison de la lourde charge de travail supplémentaire". Photo d'illustration.
Selon ses collègues, l'employé a laissé une note dans laquelle il explique, avoir demandé de l'aide "en raison de la lourde charge de travail supplémentaire". Photo d'illustration. © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP
Une dizaine de jours après la mort d'un de ses chercheurs, Amnesty International va lancer une enquête sur les causes de ce suicide.

Pourquoi Gaëtan Mootoo s'est suicidé à la fin du mois de mai ? L'ONG Amnesty International a annoncé jeudi qu'elle allait conduire "une enquête impartiale" après le suicide de ce chercheur sur l'Afrique de l'Ouest dans ses locaux parisiens, affecté par ses conditions de travail, selon ses collègues.

Une pétition à l'origine de l'enquête. Le lancement de cette enquête interne fait suite à une pétition envoyée par des "amis et collègues" de Gaëtan Mootoo, chercheur sur l'Afrique de l'Ouest, retrouvé mort tôt le 26 mai dans les locaux d'Amnesty International France, à Paris. Dans une lettre consultée, ils demandent "une enquête indépendante sur la mort tragique de Gaëtan" et estiment qu'elle doit "être menée par un organisme transparent, totalement indépendant et impartial". "Les conditions de travail à Amnesty International ont été complètement transformées à la suite d'une récente restructuration et cela avait profondément affecté Gaëtan", ont-ils écrit, cherchant à "prévenir d'autres tragédies".

Une note laissée par le chercheur. Ils ont ajouté que Gaëtan Mootoo, qui travaillait depuis plus de 30 ans pour Amnesty, a laissé une note dans laquelle il explique, selon eux, avoir demandé de l'aide "en raison de la lourde charge de travail supplémentaire ; aide qui n'était jamais prévue". "Nous pensons que cet événement grave et sans précédent dans l'histoire de l'organisation requiert la plus grande transparence et responsabilité de la part d'Amnesty International", ont estimé les amis et collègues du défunt. 

Une enquête officielle en cours. Une porte-parole d'Amnesty International, basée à Londres, a indiqué que l'ONG avait l'"intention de mener une enquête impartiale", tout en s'assurant qu'"elle n'interférera d'aucune manière avec l'enquête officielle en cours". Elle a ajouté ne pas pouvoir faire de commentaire sur la note laissée par Gaëtan Mootoo, qui se trouve "entre les mains des autorités françaises". Gaëtan Mootoo travaillait pour le secrétariat international d'Amnesty, qui conduit des recherches et supervise les actions de campagne.