Amnesty International : "Depuis Aylan, 340 enfants se sont noyés"

© PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Dans son rapport annuel, Amnesty International pointe du doigt la mauvaise gestion de la crise des migrants par les Etats européens.

"On pouvait anticiper". Comme chaque année, l’organisation non gouvernementale Amnesty International publie un rapport dans lequel elle dresse la situation des droits humains dans le monde. Cette année, l’ONG dénonce le manque d’anticipation des Etats européens face à la crise des migrants.  

"On pouvait anticiper la crise des migrants depuis 2013". Pour Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty international France, la crise face à laquelle est confrontée l’UE aurait pu être bien mieux gérée si les Etats membres s’étaient intéressés plus tôt à la question. "Nous avions bien vu que l’aggravation des conflits en Irak, en Syrie ou en Libye, allait amener à un afflux de réfugiés importants", ajoute-t-elle.

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Aujourd’hui un migrant sur trois, qui arrive en Europe, est un mineur

Geneviève Garrigos évoque également des réactions politiques "complètement portées par l’émotion". La présidente d’Amnesty International fait référence, notamment, au petit Aylan, cet enfant mort noyé lors de la traversée de la Méditerranée. La photo du petit corps inerte sur une plage de Turquie avait fait le tour du monde.

"Tout ce que nous avons fait, c’est signer un accord ". Depuis que la mort du petit Aylan, il y a eu, selon le Haut-commissariat aux réfugiés, 340 enfants qui se sont noyés", souligne Geneviève Garrigos. "C’est-à-dire deux par jour !", souligne-t-elle, ajoutant que "tout ce que nous avons fait, c’est signer un accord avec la Turquie pour rendre la traversée encore plus difficile".

Dans son rapport, l’ONG dénonce les conditions d’accueil des migrants et particulièrement des mineurs placés en détention dans la "zone d'attente" de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. "Aujourd’hui un migrant sur trois, qui arrive en Europe, est un mineur, et souvent un bébé ou un nourrisson", précise la présidente de de l’ONG. "Il y a une non prise en compte du problème qui est dramatique", regrette-elle, faisant part de son inquiétude pour les semaines et mois à venir.