Amnesty accuse l'Australie d'avoir payé des passeurs pour refouler des migrants

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CC avec AFP , modifié à
Amnesty International accuse l'Australie d'avoir payé des passeurs pour refouler des demandeurs d'asiles vers l'Indonésie.

Amnesty International accuse dans un rapport publié mercredi l'Australie d'avoir payé des passeurs pour refouler des demandeurs d'asiles vers l'Indonésie et de mettre ainsi leurs vies en danger.

Deux incidents en mai et en juillet. L'organisation évoque deux incidents précis, survenus en mai et en juillet, le premier ayant été largement relayé par les médias, en s'appuyant sur les témoignages des passeurs, des demandeurs d'asile et de la police indonésienne. Celle-ci avait ouvert une enquête à la suite des déclarations du capitaine et des membres d'équipage d'un bateau transportant 65 demandeurs d'asile qui voulaient rejoindre l'Australie le mois précédent. Selon eux, les autorités australiennes leur avaient versé 30.000 dollars (26.500 euros) pour faire demi-tour. 

"Une opération de trafic humain". L'enquête d'Amnesty conforte ces allégations, que Tony Abbott, le Premier ministre australien de l'époque, avait refusé de démentir. "Tout indique que les autorités australiennes ont commis un crime transnational en dirigeant de facto une opération de trafic humain, en payant l'équipage du bateau et en lui indiquant explicitement que faire et où se rendre en Indonésie", a dénoncé Anna Shea, responsables des questions de réfugiés à Amnesty International.

Une politique d'immigration restrictive. Le pays-continent mène une politique d'immigration extrêmement restrictive depuis que le gouvernement a lancé en 2013 l'opération "Frontières souveraines" pour décourager les réfugiés d'arriver par la mer en Australie. La marine intercepte les bateaux transportant des migrants et les renvoie vers leur point de transit, souvent l'Indonésie. Canberra affirme que cette politique de fermeté permet de sauver des vies.