Allemagne : plusieurs milliers de manifestants contre le libre-échange

© John MACDOUGALL / AFP
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Barack Obama, qui sera en Allemagne dimanche, et Angela Merkel défendent à l'unisson ce traité

Plusieurs milliers de personnes ont commencé samedi à manifester à Hanovre, dans le nord de l'Allemagne, pour protester contre le projet d'accord de libre-échange transatlantique, à la veille de la venue du président Barack Obama pour défendre ce traité. La manifestation a débuté aux alentours de 11 heures. Environ 16.000 opposants étaient rassemblés aux alentours de la place de l'Opéra, dans le centre-ville, selon une première estimation de la police.

"La démocratie tuée par l'argent". Les protestataires convergeaient vers le centre de Hanovre dans le calme. Dans la foule, de nombreuses pancartes contre le TTIP, l'acronyme de l'accord de libre-échange actuellement en cours de négociations entre l'Union européenne, étaient visibles. Certains d'entre eux avaient posé sur le sol un petit cercueil noir, figurant "la démocratie tuée par l'argent". L'opposition à ce projet est particulièrement forte en Allemagne: 150.000 à 250.000 personnes, selon les comptages, avaient défilé contre l'accord en octobre à Berlin.

Obama et Merkel main dans la main. "Véritable offense à la société civile", "menace pour la démocratie", "mise en danger des critères sociaux et écologiques", "profondément antiaméricain et antieuropéen", les ONG et syndicats n'ont pas de mots assez forts pour définir le danger qu'ils voient cet accord de libéralisation. Ils craignent principalement un nivellement par le bas des normes sanitaires européennes et dénoncent la possibilité laissée aux multinationales de contester les lois d'un Etat devant une justice d'arbitrage.

Un nouveau cycle de négociations sur le TTIP doit débuter lundi à New York, le 13e depuis 2013, et le sujet sera un des thèmes majeurs discutés par Barack Obama et Angela Merkel dimanche, en marge de l'inauguration de la foire industrielle de Hanovre. Le président américain et la chancelière allemande défendent à l'unisson ce traité, qu'ils espèrent pouvoir adopter avant la fin de l'année et l'élection présidentielle aux Etats-Unis.