Affaire Epstein : la justice américaine accuse le prince Andrew de faire semblant de vouloir coopérer

© Lillian SUWANRUMPHA / AFP
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Europe 1 avec AFP
Le deuxième fils de la reine Elisabeth II se dit prêt, selon ses avocats, à coopérer avec la justice américaine dans l’affaire Epstein, un vaste dossier d’agressions sexuelles. Mais le procureur fédéral de Manhattan l'a accusé de faire semblant de vouloir collaborer.

Le prince Andrew est-il prêt à coopérer avec la justice américaine dans l'affaire Epstein ? Ses avocats ont affirmé lundi qu'il avait proposé "au moins trois fois" de témoigner dans ce dossier d'agressions sexuelles qui plombe la monarchie britannique, mais le procureur fédéral de Manhattan l'a accusé de faire semblant. 

Le deuxième fils de la reine Elisabeth II, 60 ans, est sommé depuis des mois de s'expliquer sur ce qu'il savait des activités de son riche ami américain, retrouvé pendu dans sa cellule en août 2019, après avoir été accusé d'avoir exploité sexuellement des jeunes filles mineures. Sa défense a diffusé lundi une longue mise au point après la publication d'informations par le tabloïd The Sun et des médias américains, selon lesquelles la justice américaine a saisi les autorités britanniques pour le contraindre à témoigner.

Le prince se présentait "faussement au public comme ayant hâte de coopérer à l'enquête" 

"Le duc d'York a proposé au moins trois fois son assistance en tant que témoin au département de la Justice" (DoJ), ont indiqué ses avocats. "Malheureusement, le DoJ a réagi à nos deux premières propositions en violant leurs propres règles de confidentialité" en affirmant qu'il n'avait pas coopéré, ont-ils déploré, accusant le département de "vouloir peut-être rechercher la publicité plutôt que d'accepter l'assistance proposée".

Mais le procureur fédéral de Manhattan Geoffrey Berman, en charge de l'enquête, a affirmé dans un tweet que le prince se présentait "faussement au public comme ayant hâte de coopérer à l'enquête (...)" alors qu'il avait "plusieurs fois refusé de caler un entretien avec les autorités américaines" et qu'il les avait informés "clairement il y a près de quatre mois qu'il ne se rendrait pas à un tel entretien".

Pas question d'extradition

Ces échanges ne peuvent qu'alimenter les soupçons qui entourent le prince, dans cette affaire retentissante qui empoisonne la couronne britannique depuis 10 mois. Le ministre américain de la Justice William Barr a cependant indiqué lundi qu'il n'était pas question d'extrader le fils de la reine vers les Etats-Unis.

La descente aux enfers du prince a commencé en août 2019 avec la publication aux Etats-Unis de documents judiciaires. Une femme, Virginia Roberts, y affirme avoir eu à trois occasions des relations sexuelles avec le prince, auxquelles Epstein l'aurait contrainte, lorsqu'elle avait 17 ans. Le duc d'York a toujours démenti ces allégations.