Les partis séparatistes catalans sont parvenus mardi à un accord sur la formation d'un gouvernement régional susceptible de relancer un processus d'indépendance de la Catalogne, au moment même où l'Espagne a basculé dans une période d'incertitude politique sur le plan national à la suite des législatives de dimanche.
Validation des militants. Les partis favorables à l'indépendance de la Catalogne ont remporté une majorité de sièges au parlement régional lors des élections du 5 septembre, mais les divisions entre ces différents mouvements les ont empêchés de progresser vers leur objectif. Initialement hostile à Artur Mas, la direction du parti CUP (Candidature d'Unité populaire, gauche radicale) a finalement accepté de le soutenir et de lui permettre de rester à la tête de l'exécutif régional. L'accord annoncé mardi doit néanmoins encore être approuvé par les militants du CUP, qui se réuniront en assemblée dimanche prochain. Si les adhérents du CUP rejettent l'accord, de nouvelles élections devront être organisées d'ici le mois de mars en Catalogne.
Les conservateurs ne sont plus en position de force. "Les résultats (des élections nationales) de dimanche ne modifient pas notre feuille de route, qui demeure valable", a déclaré Raul Romeva, de la principale coalition de formations séparatistes Junts pel Si. Le Parti populaire (PP) conservateur, qui s'efforce de bloquer toute tentative d'indépendance de la Catalogne, est arrivé en tête des élections législatives organisées dimanche dans l'ensemble de l'Espagne. Il a néanmoins perdu sa majorité absolue et ne paraît pas en mesure de former une coalition majoritaire. La Cour constitutionnelle espagnole a révoqué le 2 décembre une résolution adoptée par le parlement de Catalogne, censée déboucher sur la proclamation d'une république indépendante dans un délai de 18 mois.