Abou Bakr al-Baghdadi a été tué lors d'une opération militaire américaine. Sa mort a été annoncée dimanche par Donald Trump. 2:30
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Ugo Pascolo
Au lendemain de l'annonce de la mort du chef de l'État islamique Abou Bakr al-Baghdadi, le journaliste spécialiste des mouvements djihadistes Wassim Nasr estime au micro d'Europe 1 qu'un successeur a déjà été nommé "depuis bien longtemps" pour prendre la tête de l'organisation.
INTERVIEW

Sa mort a été officiellement confirmée par Donald Trump dimanche. Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l'État islamique a été tué lors d'une opération militaire américaine dans le nord de la Syrie. Mais cela signifie-t-il pour autant la fin de l'État islamique? "Non", répond lundi au micro d'Europe 1 Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des mouvements djihadistes. "Leur chef est mort, mais l'idéologie est toujours là, et elle existe depuis bientôt 50 ans"

"C'est un coup dur, mais un coup dur prévisible pour les djihadistes qui ont forcément nommé un successeur depuis bien longtemps", explique le spécialiste. "C'est le chef qui a eu la plus grande longévité au sein de l'organisation, il en était à la tête depuis 2010, et c'est également lui qui l'a fait sortir des frontières de l'Irak en transformant Daech en une sorte de marque mondiale. C'est donc bel et bien un grand succès pour les Américains qui sont les seuls à pouvoir conduire ce genre d'opérations", rappelle-t-il. 

Le successeur d'Abou Bakr al-Baghdadi sera-t-il pire ?"

La tête de l'EI coupée, qui est alors pressenti pour succéder à Abou Bakr al-Baghdadi ? "Plusieurs noms circulent, notamment celui du patron de leur conseil constitutif". Mais pour Wassim Nasr, "on ne sait pas ce qui suivra : le successeur sera-t-il pire ? Compétent ?". Une seule chose semble certaine, "il n'a pas encore été mis à l'épreuve". 

Quelques heures après l'annonce officielle de la mort d'Abou Bakr al-Baghdadi, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a fait transmettre aux préfets un télégramme dans lequel il évoque d'éventuels "actes de vengeance consécutifs à ce décès", faut-il alors craindre des représailles, et de nouveaux attentats en Occident ? "Je ne sais pas", répond Wassim Nasr qui rappelle que la "menace est constante", et que "c'est surtout l'opportunité qui manque aux terroristes pour arriver à leurs fins". Et de conclure : "Si elle se présente, ils vont la saisir".