Unesco : Israël passe aux sanctions

Benjamin Netanyahou et huit de ses ministres ont décidé la construction de 2.000 logements à Jérsualem-Est et en Cisjordanie en guise de sanctions.
Benjamin Netanyahou et huit de ses ministres ont décidé la construction de 2.000 logements à Jérsualem-Est et en Cisjordanie en guise de sanctions. © MaxPPP
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avec AFP , modifié à
L’Etat hébreu n’a pas apprécié l’adhésion de la Palestine à l’organisation internationale.

Au lendemain de l’adhésion de la Palestine à l’Unesco, la réaction d’Israël était attendue. Les Etats-Unis, déjà, avait marqué leur protestation en annonçant la suspension de leur financement de l’organisation internationale, qui représente tout de même 22% du budget. L’Etat hébreu a également eu la main lourde, en annonçant des sanctions spectaculaires mardi. "Ces mesures ont été prises par le forum des huit principaux ministres sous la présidence du Premier ministre Benjamin Netanyahou en guise de sanction après le vote à l'Unesco", a confirmé une source gouvernementale.

30% du budget de l’Autorité palestinienne amputé

"Nous allons construire 2.000 logements, dont 1.650 logements à Jérusalem, et le reste dans les implantations de Maalé Adoumim et d'Efrat (au sud de Bethléem en Cisjordanie)", a annoncé un haut responsable israélien qui a requis l'anonymat. L’homme a tout de même tenu à souligner que les logements qui vont être construits le seront à Jérusalem-Est et dans des blocs de colonies qui dans "tous les plans de paix présentés dans le passé par la communauté internationale doivent rester de toute façon sous souveraineté israélienne".

"Il a également été décidé de geler à titre provisoire, jusqu'à ce qu'une décision définitive soit prise, les transferts de fonds destinés à l'Autorité palestinienne", a ajouté le responsable. Ces fonds, d'un montant d'environ 50 millions de dollars par mois, correspondent au remboursement des droits de douane et de TVA prélevés sur les produits destinés aux Palestiniens qui transitent par les ports et aéroports israéliens. Cet argent assure 30% du budget de l'Autorité palestinienne et permet de payer 140.000 fonctionnaires palestiniens.

"Une provocation"

Côté palestinien, ces annonces, si attendues soient-elles, ont provoqué la colère des responsables. "Accélérer la construction des colonies revient à accélérer la destruction du processus de paix, et le gel des fonds palestiniens est un vol de l'argent du peuple palestinien", a affirmé Nabil Abou Roudeina, le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas. Fustigeant "une provocation", l’homme a appelé le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, ONU, Russie) et l'administration américaine à "faire pression sur Israël pour empêcher cette décision qui aura des conséquences néfastes pour la région entière".

L’Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) a décidé lundi à Paris de l'admission de la Palestine comme membre à part entière par 107 voix pour, 52 abstentions et 14 voix contre. Ce vote historique représente une victoire diplomatique majeure pour les Palestiniens, sur le chemin de leur demande d'adhésion d'un Etat souverain à l'ONU sur les lignes de juin 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale. Mais elle pourrait bloquer un peu plus un processus de paix déjà fort mal engagé.