Une découverte en or pour les Afghans ?

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avec Félix Briaud , modifié à
Des réserves de minerais précieux ont été repérées en Afghanistan. Une issue pour son économie?

La découverte qui vient d’être faite pourrait assurer un avenir en or pour les Afghans. Leur pays disposerait de réserves de minerais précieux à une échelle beaucoup plus large que ce que l'on pensait jusqu'ici, selon un rapport de géologues américains. L’Afghanistan est potentiellement assis sur 1.000 milliards de dollars. Mais cette trouvaille est encore loin d’assurer un développement économique à ce pays pauvre.

La valeur de ces gisements, qui comprendraient du lithium, du fer, de l'or, du niobium et du cobalt serait suffisante pour faire de ce pays ravagé par la guerre un des premiers exportateurs mondiaux de minerais. Mais il ne s'agit que d'une estimation préliminaire pour l’instant. Et dans un pays qui n’a jamais eu d’industrie de ce type, tout reste à faire.

Une bonne nouvelle ?

Pour que l’Afghanistan devienne un pays riche grâce à ses ressources, il faudra du temps. "Pour investir il faut une visibilité sur les 25 ans à venir, en Afghanistan on n’a pas de visibilité sur 25 jours", explique Philippe Chalmin. Cet économiste spécialiste des matières premières estime que les investisseurs n’afflueront qu’une fois la situation politique stabilisée, ce qui est loin d’être acquis. Embourbés depuis 2001, les Etats-Unis peinent à faire tomber les talibans. Et le président afghan Hamid Karzaï ne croit plus en une victoire américaine.

Pour le New York Times, cette révélation arrive à point nommé pour le gouvernement Obama qui cherche en effet à diffuser des informations positives en provenance d'Afghanistan. Mais elle pourrait aussi avoir des conséquences désastreuses : "Elle pourrait notamment conduire les talibans à se battre encore plus férocement pour regagner le contrôle du pays", ou encore aiguiser l'appétit des puissances régionales, en particulier celui de la Chine explique le New York Times. "En général les matières premières sont plutôt des causes de guerre que des fins de guerre", rappelle Philippe Chalmin.