Un tête-à-tête impromptu Hollande-Poutine

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Fabienne Cosnay et David Doukhan, envoyé spécial au Kazakhstan , modifié à
Le chef de l’Etat fait une escale à Moscou pour s’entretenir avec son homologue russe sur la crise irakienne. 

Une escale surprise. Le président français François Hollande rencontrera samedi après-midi son homologue russe Vladimir Poutine à Moscou pour s'entretenir de la crise ukrainienne, a annoncé l'Elysée. Cette entrevue, organisée à la demande de la présidence française, a été mise sur pied dans la nuit de vendredi à samedi, alors que le chef de l'Etat est actuellement en visite officielle au  au Kazakhstan. Selon les informations d’Europe 1, la rencontre entre François Hollande et Vladimir Poutine aura lieu à l’aéroport de Moscou. L’entretien entre les deux présidents devrait durer au moins une heure. François Hollande sera rejoint à Moscou par son conseiller diplomatique Jacques Audibert, venu de Paris.

Rentrer à Paris avec des gages de Poutine. Depuis quelques semaines, la tension est à son comble entre le maître du Kremlin et l’Occident. François Hollande va donc, une nouvelle fois, plaider auprès de Vladimir Poutine pour une solution de compromis sur la crise ukrainienne. 

Lors de sa visite au Kazakhstan, vendredi, François Hollande a appelé à une "désescalade" dans le conflit ukrainien, au lendemain d'un discours du président russe Vladimir Poutine pointant la responsabilité des Occidentaux dans ce conflit. "La tension, la pression ne sont jamais des solutions", avait souligné le chef de l'Etat français lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue kazakh Noursoultan Nazarbaïev, plaidant pour une "désescalade" d'abord "verbale" puis "dans les mouvements" militaires en Ukraine. "Je n'ai jamais cessé de chercher le dialogue", avait encore fait valoir François Hollande, la France étant selon lui "dans une position qui lui permet de parler aux uns et aux autres" et d'avoir leur "confiance".

"L'enjeu, c'est d'éviter une nouvelle Guerre froide". A l’Elysée, on espère rentrer en France, samedi soir, avec des gages de bonne volonté du président russe. "L’enjeu, c’est d’éviter une nouvelle Guerre froide", explique à Europe 1 un conseiller diplomatique. "Aujourd’hui, on est au bord de l’éclatement d’une partie de l’Europe, il faut empêcher ça", conclut un proche de François Hollande.

Le Mistral en toile de fond. Cette rencontre Hollande-Poutine intervient aussi dans un climat tendu concernant l'affaire du Mistral. "C'est un problème de réputation pour la France. Ils doivent remplir toutes leurs obligations selon le contrat", a déclaré vendredi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Or, c'est précisément la guerre en Ukraine qui, de l'avis de la France, empêche la livraison du premier des deux navires Mistral que Paris a vendus à la Russie, un contrat qui déplaît aux Américains, dans le climat actuel d'un retour à une Guerre froide.   

Le président François Hollande avait ainsi annoncé le 25 novembre le report "jusqu'à nouvel ordre" de la livraison du premier Mistral, considérant "que la situation actuelle dans l'est de l'Ukraine" ne permettait toujours pas cette livraison. "Pour l'instant, on ne livre pas", a encore déclaré vendredi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avant d'ajouter : "On pourrait ne jamais livrer. Il faut que les Russes se rendent compte de cette situation".