Un djihadiste se confie sur Twitter

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avec AFP , modifié à
Le "terrorisme" n'a jamais été "mon but ultime", confie Omar Shafik Hammami.

Voilà une pratique étonnante. Un djihadiste américain, en rupture de ban avec les shebab somaliens et recherché par le FBI, Omar Shafik Hammami, continue de prôner la lutte contre les Etats-Unis tout en dialoguant sur Twitter avec des spécialistes de l'antiterrorisme, a rapporté jeudi un blog spécialisé.

Dans un entretien réalisé via Twitter avec Danger Room, le blog spécialisé du magazine Wired, Hammami, aussi connu sous le nom d'Abou Mansour al-Amriki, raconte sa vie en Somalie où il est menacé de mort par les shebab tout en figurant sur la liste des dix terroristes les plus recherchés par le FBI.

"Le djihad était une obligation"

Ancien propagandiste des islamistes somaliens, le jeune homme de 28 ans originaire d'Alabama s'est fait connaître en diffusant sur Internet des morceaux de rap dans lesquels il chante en anglais a capella des morceaux à la gloire du jihad. "Je crois qu'il faut s'attaquer aux intérêts américains où qu'ils soient", assure Hammami au cours de cet entretien à coups de messages de 140 signes qui s'est étalé sur plusieurs semaines, selon le blog Danger Room. Le "terrorisme" n'a jamais été "mon but ultime. Le djihad était une obligation le NWO (le Nouvel Ordre mondial, les Etats-Unis en tête, ndlr) mon ennemi", explique-t-il.

Hammami a reconnu en mars 2012 que sa vie "est peut-être en danger" après avoir accusé les shebab somaliens de prélever des taxes exorbitantes sur les pauvres et d'emprisonner des civils sans preuves publiques. Mais il pense qu'en raison de sa popularité son élimination par les shebab signerait leur fin et qu'ils "perdraient le soutien d'al-Qaïda" et de ses troupes. Il assure rester en outre partisan du djihad : "Notre mission en tant que musulman est d'établir la charia partout sur la terre, le califat. Les shebab ont délaissé les deux".

Omar Hammami dialogue également fréquemment sur Twitter avec des spécialistes de l'islamisme radical. Will McCants, ancien conseiller antiterroriste au département d'Etat, a ainsi appris à apprécier cet ennemi. "Il apparaît comme quelqu'un d'agréable. Il est prêt à écouter, entendre vos arguments et y répondre. Il n'est pas simplement un robot, il a un grand sens de l'humour", explique McCants à Danger Room. Mais pour Clint Watts, un ancien du FBI, "un terroriste peut être sympa un jour et se suicider avec une veste explosive le lendemain".