Troubles en Chine : le président renonce au G8

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
C'est un geste sans précédent. Hu Jintao a décidé d'écourter sa visite en Italie en raison des troubles interethniques dans son pays.

"C'est sans précédent", a déclaré Jean-Pierre Cabestan, de la Hong Kong Baptist University. "On n'a jamais vu un président chinois écourter un séjour" de cette manière a-t-il expliqué en réaction à la décision de Hu JIntao de renoncer au G8 en raison des violences dans son pays.

"Ils ne vous diront jamais que c'est un signe de panique, mais il y a une inquiétude évidente", poursuit le sinologue, "cela montre aussi qu'aucune décision importante ne peut être prise sans lui, c'est le seul trait d'union entre le pouvoir civil et le pouvoir militaire".

Les violences se poursuivaient mercredi dans le nord-ouest de la Chine. Environ 200 Ouïghours, portant des armes improvisées, des bâtons surmontés de poignards, de tuyaux et de pierres, protestaient dans un quartier musulman d'Urumqi, capitale du Xinjiang. Soldats et policiers, armés notamment de fusils automatiques surmontés d'une courte baïonnette, ont pris position au coeur de la ville.

Cette ethnie, majoritaire dans la région, se révolte contre des exactions commises par les Han, groupe dominant en Chine, sur des membres de leur communauté. "La nuit dernière, environ 300 Hans ont franchi le cordon de sécurité et ont attaqué des maisons et saccagé un restaurant", affirme un musulman, Akbar, 20 ans, "ils ont même battu un homme de 50 ans".

Le nombre de protestataires a grandi lorsque des hélicoptères ont largué sur le quartier des tracts affirmant que Rebiya Kadeer, chef de file des exilés Ouïghours en exil aux Etats-Unis, avait fomenté les violences de dimanche, entraînant la mort de 156 personnes.

Les Hans avaient envahi par milliers les rues d'Urumqi mardi,armés de bâtons, de pelles et de machettes, clamant leur colère et leur soif de vengeance contre les Ouïghours, mais les forces de l'ordre, déjà en nombre, avaient réussi à éviter des confrontations.

Par ailleurs, le ministère russe des Affaires étrangères a estimé mercredi que les violences ethniques étaient une "affaire intérieure" chinoise. "La Russie considère la région du Xinjiang comme une partie intégrante de la République populaire de Chine, a déclaré le ministère.