Syrie : la bataille cruciale de Damas

Des opposants au régime de Bachar el-Assad protestent à Damas.
Des opposants au régime de Bachar el-Assad protestent à Damas. © Reuters
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
Retour sur la semaine d'affrontements dans la capitale syrienne qui ont ébranlé le clan Assad.

Depuis le début de la révolte en mars 2011, le pouvoir syrien n'avait jamais paru aussi fragilisé. Après l'attentat qui a coûté la vie au beau-frère du président Bachar el-Assad ainsi qu'à d'autres hauts responsables de la sécurité, la crise syrienne apparaît dans un tournant. Europe1.fr revient sur les événements marquants de cette semaine cruciale en Syrie.

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• Dimanche 15 juillet : Des combats acharnés éclatent dans des quartiers périphériques de Damas entre soldats et rebelles. Ce sont les plus violents affrontements depuis le début de la révolte contre le régime. L'armée commence à tirer des obus de mortier contre plusieurs quartiers où sont retranchés des rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL). Au moins 80 personnes ont été tuées selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

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Lundi 16 juillet : L'armée, forte de blindés et de transports de troupes, se déploie dans le quartier de Midane, proche du centre-ville, afin de déloger les rebelles. Les combats s'étendent dans les quartiers périphériques du sud, de l'ouest et de l'est de Damas, hostiles au régime. Les rebelles affirment contrôler les quartiers de Midane et Tadamoun. L'ASL indique avoir lancé une opération "de grande envergure", baptisée "le volcan de Damas et les séismes de Syrie".

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Mardi 17 juillet : Le régime apparaît en difficulté. Le pouvoir syrien se résout à lancer, pour la première fois, des hélicoptères afin de mitrailler le quartier de Qaboun. Selon Nawaf Farès, un éminent diplomate syrien qui a rallié l'opposition, Bachar el-Assad "n'hésitera pas à recourir aux armes chimiques" (cliquez ici).

Les rebelles ne faiblissent pas et annoncent officiellement avoir lancé la "bataille pour la libération" de Damas. Les combats font rage dans la capitale syrienne. Contactée par Europe 1, une étudiante de l'université de la capitale sa peur au quotidien (cliquez ici).

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Mercredi 18 juillet : Pour la première fois depuis le début de la révolte, le pouvoir est touché en son cœur. Le beau-frère du président Bachar al-Assad, Assef Chawkat, le ministre de la Défense, le général Daoud Rajha, et le chef de la cellule de crise mise en place pour mater la révolte, le général Hassan Turkmani, sont tués dans un attentat visant le bâtiment de la Sécurité nationale à Damas.

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Jeudi 19 juillet : Les combats s'intensifient dans la capitale. Une source affirme que l'armée a demandé aux résidents de s'éloigner des zones d'affrontements. "Ces combats d'une extrême violence devraient se poursuivre pendant les prochaines 48 heures pour nettoyer Damas des terroristes avant le début du ramadan", mois de jeûne musulman, indique cette source.

>> Un entrepreneur expatrié raconte sur les réseaux sociaux, la situation "irréelle" qui règne dans la capitale. 

Sur le plan diplomatique, Pékin et Moscou opposent leur troisième veto à une résolution au Conseil de sécurité. Pendant ce temps les rumeurs d'un départ de Bachar el-Assad de la capitale s'intensifient. Des rumeurs le font se réfugier dans son palais sur la côté ouest, à Lattaquié. Finalement pour couper court aux interrogations, le président syrien fera une apparition à la télévision d'Etat lors d'une cérémonie d'investiture de son nouveau ministre de la Défense.

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Vendredi 20 juillet : L'armée a lancé une contre-offensive pour reprendre les quartiers rebelles de Damas et livre des combats sans précédent à Alep, deuxième ville de Syie. Cette escalade de la violence a déjà fait fuir au Liban voisin des milliers de personnes ces dernières 48 heures. Au lendemain de la plus sanglante journée depuis le début de la révolte, avec plus de 300 morts selon une ONG syrienne, le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé pour une "dernière période de 30 jours" la mission des 300 observateurs en Syrie.

De leur côté, les rebelles syriens ne faiblissent pas et sont confiants. Interrogé par Europe 1 vendredi, Fahad Al Masri, porte-parole de l'ASL, estime que "la fin du régime de Bachar al-Assad est proche" (cliquez ici).