Syrie : "impossible retour en arrière"

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avec Isabelle Boullay
Haytham Manna, militants des droits de l'homme à Deraa, décrit la répression en cours.

La répression se poursuit dans le bastion de la révolte à Deraa, dans le sud de la Syrie, que les forces spéciales tentent de couper du reste du pays. On compterait maintenant 750 personnes emprisonnées pour avoir manifesté, avec un usage quasi-systématique de la torture.

 

"On essaye d’humilier les jeunes, de leur faire comprendre : vous ne pouvez pas être fiers, vous ne pouvez pas être des hommes, vous êtes des nuls", témoigne Haytham Manna, militants des droits de l'homme à Deraa.

 

"Le changement est plus que jamais nécessaire"

 

Et Haytham Manna de poursuivre : "c’est la torture immédiate, on n’attend même pas l’interrogatoire", mais cette usage de la violence "produit des figures de la résistance civile".

"Le changement est plus que jamais nécessaire et le retour en arrière est impossible", selon lui :

Des cadres du régime démissionnent

 

Plus de 230 membres du parti Baas ont également annoncé leur démission, une trentaine dans la région de Banias (nord-ouest) et 203 dans la région du Houran (Deraa et ses environs), dans le sud du pays.

 

"Les services de sécurité ont démoli les valeurs sur lesquelles nous avons grandi. Nous dénonçons et condamnons tout ce qui s'est passé et annonçons sans regret notre retrait du parti", ont affirmé les démissionnaires de la région de Banias.

 

"Les pratiques des services de sécurité à l'encontre des citoyens sans armes à Banias et dans les villages voisins, notamment à Baïda, sont contraires à toutes les valeurs humaines et aux slogans du parti", disent-ils, en évoquant "les perquisitions dans les maisons, les tirs à balles réelles sans discrimination sur les gens, les maisons, les mosquées et les églises".

 

Avalanche de condamnations internationales

 

La pression internationale s'est accentuée mercredi sur le régime syrien : les représentants des 27 pays de l'Union européenne se réuniront vendredi à Bruxelles pour discuter d'éventuelles sanctions et le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU tiendra ce jour-là une session spéciale sur la Syrie, à l'initiative des Etats-Unis.

Plusieurs pays européens, dont la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Allemagne, ont par ailleurs convoqué mercredi les ambassadeurs de Syrie pour leur signifier leur condamnation de la répression.