Soudan : les violences inquiètent l'ONU

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avec AFP

La responsable de l'aide humanitaire des Nations unies, Valerie Amos, a déploré jeudi "les conséquences humanitaires majeures" que font peser les conflits et la pauvreté sur le Soudan du Sud, le plus jeune Etat du monde. "Les conflits, la pauvreté, l'insécurité alimentaire croissante ont des conséquences humanitaires majeures", a déclaré la chef du Bureau de coordination des Affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) avant de s'envoler pour l'Etat sud-soudanais de Jonglei (est), où l'ONU estime à quelque 120.000 le nombre de personnes touchées par de récents conflits interethniques. Valerie Amos s'est dit "préoccupée par l'étendue et l'ampleur de la violence que les communautés se sont infligées les unes aux autres à Jonglei", et par les "conflits entre milices rebelles et l'armée, qui tuent, blessent et déplacent tant de gens".

Le mois dernier, quelque 8.000 jeunes hommes armés ont marché sur des localités peuplées d'une ethnie rivale. Des travailleurs humanitaires ont fait état de scènes d'horreur, de bébés projetés contre des arbres, de femmes frappées à la machette. Valerie Amos est pour trois jours au Soudan du Sud. Le pays, indépendant de Khartoum depuis juillet, détient les trois quarts des réserves pétrolières de l'ex-Soudan, mais reste l'un des Etats les moins développés au monde.

Selon le Programme alimentaire des Nations unies (PAM), quelque 3 millions de personnes y ont besoin de nourriture. Le pays fait aussi face à une arrivée massive de réfugiés fuyant les Etats soudanais du Nil Bleu et du Kordofan-Sud, où l'armée de Khartoum se bat contre des groupes rebelles. "Le Soudan du Sud est confronté à des défis importants," a poursuivi Valerie Amos, évoquant aussi des centaines de milliers de déplacés en 2011 et l'afflux de Sud-Soudanais qui quittent le Nord pour revenir chez eux.