Séisme : la psychose gagne l'Italie

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avec Martin Feneau et agences , modifié à

Les habitants des régions dévastées par les deux séismes ont peur de nouvelles répliques.

Les jours se suivent et se ressemblent. Une cinquantaine de secousses ont frappé l'Emilie-Romagne , dans le nord-est de l'Italie, dans la nuit de mardi à mercredi, quelques heures après un violent séisme ayant fait 17 morts. Dix jours après le premier tremblement de terre survenu dans cette même région, les habitants luttent contre la psychose.

"C’est la peur la plus totale. On n’a plus de sûreté. On essaye de garder notre calme pour les autres qui sont ici, la famille, les amis mais c’est difficile", raconte Clara au micro d'Europe 1. "Les tremblements continuent. Ce n'est pas fini. Les maisons continuent à tomber", poursuit celle qui a perdu sa demeure à San Feliché del Panaro. "Même si on te dit que tout est ok, on attend toujours quelque chose. J’espère que l’on pourra commencer à se réveiller le matin tout en espérant qu’il n’y ait plus de secousses", insiste Clara.

Des trains à disposition

A Modène, le maire Giorgio Pighi a décidé de laisser ouverts pendant la nuit les parcs de la ville. Beaucoup de ses administrés en ont profité pour y monter leur tente ou garer leur camping-car. Face à cette situation de crise, des wagons couchettes ont aussi été mis à disposition des rescapés, comme par exemple à la gare de Crevalcore. "Ici on se sent plus en sécurité", confie à l'AFP Hussein Mzhar, originaire du Pakistan, qui a dormi à bord d'un train avec son frère, sa belle-soeur et leurs deux enfants. "Aucune idée du nombre de nuits que nous passerons sur ce train, ça dépend de ce que fera le gouvernement", ajoute-t-il.

"Nous avons dormi dans la voiture"

D'autres, moins chanceux, ont décidé de dormir dans leur voiture. "Notre maison est dans le centre ville, qui a été entièrement fermé. Nous avons dormi dans la voiture. C'était mieux pour éviter de se faire voler toutes les choses que nous avons pu prendre de chez nous", explique une jeune Roumain.

A Medolla, mêmes scènes de désolation . "Nous avons peur", raconte Selvina sur Euronews . "Notre appartement n'a pas été trop endommagé mais nous avions trop peur d'y rester alors nous avons pris une tente", insiste-t-elle.

"On préfère dormir dans la tente ou dans la voiture parce que c’est plus sûr pour nous", témoigne une jeune habitante de la ville sur le Corriere della Sera. "En étant dehors, rien ne peut nous tomber dessus", ajoute-t-elle.

Au total, 14.000 personnes sont privées de toit depuis le premier tremblement de terre du 20 mai.