San Francisco: accuser le pilote, "intolérable"

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avec AFP

Le PDG d'Asiana Airlines, dont un Boeing 777 a raté son atterrissage samedi à l'aéroport de San Francisco, a jugé lundi "intolérables" les informations de presse selon lesquelles un manque d'expérience du pilote pourrait être à l'origine de cet accident qui a fait deux morts et 182 blessés. "De telles conjectures (sur l'inexpérience du pilote) sont intolérables et sont contraires aux faits", a déclaré à la presse à Séoul M. Yoon Young-Doo.

"Il n'y pas matière à conjectures. Vous ne devriez pas vous perdre en conjectures", a ajouté le numéro un de cette compagnie aérienne sud-coréenne.
Yoon Young-Doo a reconnu que le pilote, Lee Kang-Kuk, 46 ans, était en formation à bord du Boeing 777 accidenté, mais a aussitôt rappelé qu'il était accompagné dans la cabine de pilotage d'un copilote expérimenté, ainsi que de deux autres membres de l'équipage.

Le PDG a ajouté que Lee Kang-Kuk, qui avait été chargé de procéder à l'atterrissage, suivait "un type très habituel de formation prodigué par toutes les autres compagnies aériennes dans le monde". Lee Kang-Kuk affiche plus de 9.000 heures de vol, mais il n'a navigué que 43 heures sur ce type d'avion, un des plus gros porteurs au monde, et, à San Francisco, c'était sa première tentative de le faire atterrir, avait auparavant précisé lundi Asiana.

Toutefois, il avait déjà procédé par le passé, entre 1999 et 2004, à l'atterrissage dans cette ville américaine de Boeing 747, avait souligné la compagnie. Le pilote était sous la supervision d'un formateur chevronné, avec plus de 12.000 heures de vol à son actif, et qui faisait office de copilote, avait-elle aussi précisé. Asiana a reconnu que l'avion, acheté en mars 2006, avait subi des réparations en juin pour des fuites d'huile sur un moteur.
Mais son PDG a d'emblée récusé l'hypothèse d'une avarie technique, affirmant qu'il n'y avait eu "aucun problème mécanique" au moment de l'accident.

Selon les premières analyses, l'avion volait à trop basse altitude et à une vitesse trop modérée à son approche au-dessus de la baie de San Francisco. Son équipage a essayé de remettre les gaz, mais il était déjà trop tard et la queue de l'appareil a violemment heurté la piste. Il faudra des mois pour déterminer les causes de cette catastrophe aérienne, a estimé lundi le ministère sud-coréen des Transports, refusant de privilégier pour le moment la thèse de l'erreur humaine.

"Nous ne pouvons affirmer que l'accident est dû à une erreur du pilote. La thèse de l'erreur du pilote pourra être établie ou démentie après que toutes les données auront été analysées", a déclaré Choi Jeong-Ho, directeur du département de l'aviation au ministère, au cours d'une conférence de presse. Il a en outre défendu Asiana, assurant que la compagnie avait suivi les réglementations internationales en ce qui concerne la présence à bord de l'avion accidenté d'un pilote en cours de formation.