Russie : corruption "normale" et "civilisée"

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avec AFP

La Russie est revenue à un niveau de corruption "normale" et "civilisée" après la débâcle des années 1990 suivant la chute de l'URSS, a estimé vendredi le cinéaste russe Stanislav Govoroukhine, qui dirige la campagne du Premier ministre Vladimir Poutine pour la présidentielle. "Aujourd'hui, nous sommes de nouveau revenus à une corruption 'normale', 'civilisée', qui, hélas, existe en Chine (là bas, il est vrai qu'on est fusillé pour ça), en Italie et en Amérique", a déclaré M. Govoroukhine dans une interview au journal Troud. "Chez nous, la corruption est plus naturelle que dans ces pays, mais nous sommes en train de sortir d'une situation monstrueuse de pillage", a-t-il ajouté en référence aux privatisations controversées des années 1990.

En Russie, la corruption est "un vice dont il est difficile de se débarrasser rapidement", a-t-il estimé, soulignant que ce fléau existait déjà l'époque des tsars. "A propos, sous Staline, il n'y avait pas de corruption", a affirmé M. Govoroukhine, sans autre précision. Le règne de l'ex-dictateur soviétique Joseph Staline fut marqué par un régime de terreur et par l'exécution sommaire, la déportation et l'envoi dans les camps de millions de personnes.

Le président Dmitri Medvedev, qui avait fait de la lutte contre la corruption l'une de ses priorités à son arrivée au Kremlin en 2008, a reconnu avoir largement échoué en la matière. Vladimir Poutine, qui avait cédé en 2008 la présidence à Dmitri Medvedev faute de pouvoir briguer un troisième mandat consécutif au Kremlin après ceux de 2000 et 2004, est le grand favori de la présidentielle du 4 mars.