Pékin se dépollue ... pour les dirigeants internationaux

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avec agences , modifié à
Usines fermées, contrôles routiers, ... Pékin prend des mesures contre la pollution à l'occasion du sommet de coopération Asie-Pacifique.

Réunissez des dirigeants internationaux et l'une des villes les plus polluées du monde en deviendrait presque un îlot d'oxygène. Décidée à éviter tout pic embarrassant de pollution pendant le sommet de l'Apec - le Forum de coopération économique Asie-Pacifique qui rassemble 21 pays de la région Pacifique -, Pékin a pris des mesures drastiques, dont sa population aura la chance de profiter. Mais seulement le temps de la réunion.

Des usines à l'arrêt. Les autorités chinoises ont imposé les contrôles les plus draconiens sur le trafic routier et l'industrie depuis les Jeux olympiques de 2008. Des restrictions sont en vigueur depuis le 1er novembre. Les fonctionnaires ont été mis en congés et les mesures se sont faites encore plus drastiques depuis vendredi : un grand nombre d'usines - comme des hauts fourneaux et des cimenteries - ont dû cesser toute activité dans un rayon de 200 km autour de la capitale.

Des résultats rapides. Officiellement, les effets de ces mesures semblent à la hauteur des espérances du président Xi Jinping. "Ces jours-ci, la première chose que je fais après m'être levé, le matin, c'est consulter l'indice de qualité de l'air de Pékin, en espérant qu'il y ait moins de smog [le brouillard qui envahit continuellement la capitale], de sorte que tous les invités venus de loin se sentent plus à l'aise", a dit lundi le président chinois dans un discours repris par l'audiovisuel public, la CCTV. 

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Pékin s'est fixé comme objectif de réduire de 40% le niveau de pollution de l'air durant le sommet de l'Apec. L'indice officielle de qualité de l'air était mardi de 50 à Pékin, un niveau jugé "bon". A la mi-octobre, par comparaison, il dépassait 400, seuil considéré comme "dangereux". Mais l'ambassade américaine installée dans la ville fournit d'autres mesures, qui restent dix fois supérieur au seuil maximal recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), .

Pas complètement rassurées. Pour autant, le régime chinois ne semble pas totalement sûr de l'efficacité de ses mesures. Les autorités ont ordonné à une application smartphone de retirer les données sur la qualité de l'air fournies par l'ambassade des Etats-Unis, a déclaré mardi un porte-parole de l'entreprise. Les chiffres mesurés et publiés par l'ambassade américaine sont jugés plus fiables et très consultés par les Pékinois.

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