Paris presse Gbagbo de partir

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avec agences et Antonin Amado , modifié à
Retrouvez les événements de la journée de vendredi en Côte d'Ivoire.

Après avoir rapidement progressé dans la moitié sud de la Côte d'Ivoire, les forces pro-Ouattara sont entrées dans Abidjan jeudi. Les combats y font rage depuis la nuit de jeudi à vendredi, les troupes d'élite du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo opposant une résistance acharnée depuis le palais présidentiel.

Retrouvez les événements de la journée de vendredi ci-dessous :

20h55 : Sarkozy a téléphoné à Ouattara. Le président Nicolas Sarkozy s'est entretenu vendredi au téléphone avec Alassane Ouattara, le président élu de la Côte d'Ivoire, a annoncé l'Elysée dans la soirée.

20h40 : 1.100 soldats dans la force Licorne. La force française Licorne présente à Abidjan a été renforcée récemment de quelque 150 hommes, ce qui porte son effectif global "à environ 1.050-1.100 soldats", a indiqué vendredi le ministère français de la Défense sur son site internet. Au plus fort de la présence militaire française, la force Licorne a compté 5.300 hommes en Côte d'Ivoire en novembre 2004, quand neuf soldats français avaient été tués à Bouaké dans une attaque de l'aviation loyaliste.

20h20 : une offensive des pro-Ouattara repoussée. Le camp du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a repoussé vendredi une offensive des forces de son rival Alassane Ouattara sur le palais présidentiel et la résidence de laurent Gbagbo à Abidjan, a affirmé le porte-parole de son gouvernement Ahoua Don Mello. "L'offensive sur le palais présidentiel a été repoussée, l'offensive sur la radio a été repoussée, l'offensive sur la RTI (télévision) a réussi jusqu'à (vendredi) 6 heures et à 7h30, ils ont été "dégagés"", a-t-il assuré. "Enfin, la tentative de prise de la résidence (de Gbagbo) a été un échec total", a-t-il poursuivi. Aucune confirmation indépendante n'a pu être obtenue dans l'immédiat. Un diplomate a toutefois admis que "les lignes n'avaient pas changé vendredi" dans la capitale économique, où le palais et la radio, dans le quartier du Plateau (centre), et la résidence (Cocody, nord), restaient des bastions de Laurent Gbagbo. Les tirs ont fortement baissé en intensité vendredi après-midi à Abidjan dans les différentes zones de combat.

19h34 : Villepin souhaite "beaucoup de mesure" dans l'usage de la force. L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a souhaité vendredi que "l'usage de la force par Alassane Ouattara se fasse avec beaucoup de mesure" en Côte d'Ivoire, pour permettre le départ du président sortant Laurent Gbagbo. "Nous sommes dans un pays meurtri, divisé géographiquement, ethniquement, veillons à ne pas compromettre ce qui sera indispensable au cours des prochaines semaines et des prochains mois, la reprise d'un processus de réconciliation", a-t-il poursuivi.

19h30 : 700 étrangers dans un camp militaire français. Alors que les combats se poursuivent, 700 étrangers ont, par ailleurs, été accueillis sur un camp militaire français.

Paris a appelé vendredi Laurent Gbagbo à se retirer immédiatement et à céder pacifiquement le pouvoir au président élu de Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara. Cet appel a été lancé à l'issue d'une réunion sur la situation en Côte d'Ivoire tenue par Nicolas Sarkozy avec le Premier ministre François Fillon et les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, notamment.

Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo était vendredi en fin d'après-midi toujours à Abidjan, probablement dans la résidence présidentielle ivoirienne, a-t-on appris auprès de responsables français s'exprimant sous couvert d'anonymat. Les forces de Alassane Ouattara "encerclent" la résidence où il se trouve, a-t-on précisé. "On a pratiquement la certitude qu'il est à Abidjan dans sa résidence", a déclaré un autre responsable français, toujours sous le couvert d'anonymat. "Pour nous il n'est pas au Palais (présidentiel) qui aurait été abandonné. On ne l'a pas vu mais il y a de fortes présomptions qu'il serait encore à la résidence. Il y a des tirs sporadiques au mortier dans le coin de la résidence. Les informations sont très confuses", a-t-il ajouté. Un troisième responsable français a assuré de son côté que Laurent Gbagbo "n'avait pas quitté Abidjan" alors que des rumeurs ont fait état de son départ pour d'autres pays africains.

18h10 : les combats se poursuivent. Tous les témoignages concordent sur le fait que les combats ont été acharnés jeudi et vendredi matin, selon les informations recueillies par Europe 1. Il est néanmoins difficile de dire ce qui se passe actuellement sur le terrain. Les habitants sont terrés chez eux. Des scènes de pillages ont lieu un peu partout dans la capitale économique, rapporte Bernard, un Français installé en Côte d'Ivoire. "Il y a des pillages systématiques, alors que des forces de la Licorne sont présentes dans cette zone, mais ils laissent faire", déplore-t-il. "C'est vrai qu'il y a un sentiment de révolte du côté de la communauté française qui se demande ce que fait la France qui a tout à fait les moyens de sécuriser la zone dans laquelle on se trouve", ajoute-t-il.

18h09 :la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) est "prête à faciliter" le départ du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo "si tel était son souhait", a déclaré vendredi à l'AFP le porte-parole de la mission onusienne, Hamadoun Touré.

Un ressortissant français a été tué dans un hôtel de la capitale ivoirienne Yamoussoukro, a indiqué un responsable français vendredi. L'homme était professeur et a été tué par balles.

17h13 : Ouattara rouvre les frontières aériennes de la Côte d'Ivoire. Le gouvernement d'Alassane Ouattara a annoncé vendredi la réouverture des frontières aériennes de la Côte d'Ivoire, mais maintenu le bouclage des frontières terrestres et maritimes. L'annonce émane du ministère de l'Intérieur du gouvernement mis en place par Ouattara, reconnu vainqueur du second tour de l'élection présidentielle du 28 novembre dernier par les Nations unies. Son administration avait ordonné jeudi la fermeture jusqu'à nouvel ordre des frontières terrestres, aériennes et maritimes du pays alors que les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) engageaient le combat contre les soldats fidèles à Laurent Gbagbo dans Abidjan.

16h20 : l'Afrique du Sud hausse le ton. L'Afrique du Sud va appliquer la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un gel des avoirs liés à Laurent Gbagbo et ses proches, a annoncé vendredi le ministre sud-africain des Finances, Pravin Gordhan.

. La France déconseille "formellement" les voyages en Côte d'Ivoire, indique le site internet du ministère des Affaires étrangères, vendredi. "Pour les ressortissants français présents sur place, il est recommandé de rester confinés dans l’attente d’une normalisation de la situation" ajoute le ministère.

14h36 : pas de levée des sanctions UE. L'Union européenne n'envisagera pas de lever les sanctions à l'égard de la Côte d'Ivoire, notamment celles visant le port exportateur de cacao de San Pedro, tant que Laurent Gbagbo n'aura pas quitté le pouvoir, ont indiqué vendredi des diplomates européens.

14h20 : première vidéo des troupes françaises. Face aux risques de pillage, les soldats français patrouillent dans les quartiers où résident de nombreux expatriés et organisent leur accueil en vue d'un départ prochain.

14h10 : combats dans le quartier de Treichville. Des tirs à l'arme lourde ont été entendus en provenance du quartier de Treichville, où la Garde républicaine protège les ponts menant à travers la lagune au centre d'Abidjan.

13h55 : Gbagbo condamné à être "dégagé". "Je ne crois pas que Laurent Gbagbo soit capable de résister plus longtemps, avec toutes les défections dans ses rangs. Il a un instinct suicidaire, il s'engage dans une voie sans issue et il est condamné à être 'dégagé'", a déclaré Anne Ouloto, la porte-parole du président Ouattara.

13h50 : Gbagbo n'en sortira pas vivant". Le président sortant ivoirien "ne démissionnera" pas et, qu'il se trouve à sa résidence ou au palais présidentiel, "il n'en sortira pas vivant", a déclaré un de ses amis les plus proches, l'ancien responsable socialiste français Guy Labertit.

13h39 : Paris veut voir Gbagbo partir "le plus vite possible". Les autorités françaises souhaitent le départ de Laurent Gbagbo le plus vite possible afin de mettre fin aux violences à Abidjan, a déclaré vendredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. "Le plus tôt sera le mieux", a déclaré Bernard Valero lors d'un point de presse au Quai d'Orsay en réponse à une question sur quand Laurent Gbagbo devait partir. La France ne sait pas où se trouve actuellement Laurent Gbagbo, a-t-il ajouté.

Le palais présidentiel d'Abidjan a été la cible de tirs à l'arme lourde, attaqué par les Forces républicaines d'Alassane Ouattara. Selon une source militaire proche du camp de Laurent Gbagbo, les membres de la Garde républicaine et des miliciens restés fidèles au président sortant auraient riposté.

12h45 : Gbagbo "probablement au palais présidentiel". L'ambassadeur de France à Abidjan a estimé dans la matinée que Laurent Gbagbo était "probablement au palais présidentiel".

12h20 : Gbagbo est "parfaitement calme". "J'ai eu la chance de lui parler hier après-midi (jeudi), il était parfaitement calme, parfaitement serein", a déclaré sur Europe 1 Guy Labertit, un proche de Laurent Gbagbo et ex-"monsieur Afrique" du PS. "C'est l'ONU qui a décidé que monsieur Ouattara était le vainqueur d'une élection sur la base de résultats frauduleux. La France de monsieur Nicolas Sarkozy, avec la complicité de l'ONU et des États-Unis, sont en train de réaliser leur rêve, à savoir imposer leur homme, Alassane Ouattara", a-t-il ajouté.

12h : l'Union africaine demande à Gbagbo de céder immédiatement le pouvoir. "(L'UA) exhorte M. Gbagbo à remettre immédiatement le pouvoir au président Alassane Ouattara afin d'écourter les souffrances des Ivoiriens", a déclaré l'organisation africaine.

11h45 : l'ONU demande à Ouattara de contrôler ses troupes. Le Haut Commissariat aux droits de l'homme de l'Onu a exhorté Alassane Ouattara à contrôler ses troupes, suite à des rumeurs d'enlèvements et de civils maltraités. "Nous disposons d'informations non confirmées au sujet de violations assez graves des droits de l'homme commises par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire, les forces pro-Ouattara, en particulier dans les régions de Guiglo et de Daloa dans l'Ouest", a déclaré Rupert Coville, porte-parole de l'organisme onusien.

11h15 : de la fumée s'échappe du quartier présidentiel. Un panache de fumée s'élève près du palais présidentiel, dans le quartier du Plateau à Abidjan, où des combats opposent les forces du président reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara et les fidèles de son rival Laurent Gbagbo.

Le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo n'a "pas l'intention d'abdiquer ou de se rendre à un quelconque rebelle" et dénonce un "coup d'Etat" de son rival Alassane Ouattara, déclare son représentant en Europe, Toussaint Alain, joint à Paris. Ce dernier ajoute que les fidèles de Laurent Gbagbo avaient réussi à repousser dans la nuit les forces pro-Ouattara et qu'ils effectuaient en fin de matinée des "opérations de ratissage" autour de la résidence.

10h55 : une Suédoise tuée. Employée de l'ONU, elle a été tuée jeudi soir à Abidjan, probablement par une balle perdue, a annoncé vendredi le ministère suédois des Affaires étrangères.

10h : des expatriés se réfugient dans un camp militaire français. Quelque 150 ressortissants français et 350 autres étrangers d'autres nationalités ont été accueillis depuis jeudi soir sur le camp de Port-Bouët des forces françaises à Abidjan, a-t-on appris vendredi auprès de l'état-major des armées à Paris.

09h30 : combats autour du palais présidentiel. Entamés jeudi soir, les combats à l'arme lourde se poursuivent autour de la résidence du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo et du palais présidentiel.

07h45 : Récit d'une nuit sous tension. Gérard, un expatrié français qui vit à Abidjan, raconte comment il a vécu la nuit de combats.

"On entend des roquettes", témoigne-t-il :